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Cap sur le Carnaval des Cultures

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Sergio Marx

Berlin

Cafebabel au coeur du Carnaval des Cultures. Un petit coup d'oeil dans les coulisses. Par Sergio Marx Samedi matin, il est 11 heures, tout le monde est déjà bien occupé: les costumiers dans leur atelier repensent une dernière fois les formes et couleurs des déguisements, les accessoiristes peignent les derniers éléments qui transformeront le camion en Nef des Fous.

Les fous, eux, ne sont pas loin, ils répètent leur chorégraphie et se laissent envouter par la musique mystique de Zarco, le guitariste spiritique. Tout le monde y met du sien pour que dimanche, la nef fasse sensation.

La répétition du samedi.

Le Carnaval des Cultures est déjà bien entamé. Depuis deux jours les berlinois peuvent profiter des cultures du monde en flânant nonchalamment dans Kreuzberg: percussionistes kényans, cuisine antillaises, artisanat péruvien, personne ne manque à l'appel. Mais le point fort que nos fous attendent c'est le défilé géant qui traversera le quartier. Plus qu'un jour avant qu'un public se comptant en centaines de milliers vienne les admirer aux côtés des autres 4500 participants de plus de 70 nationalités différentes...

Des fous, c'est bien connu, il y en a partout, mais pour naviguer sur la nef berlinoise ceux-là viennent de loin. Des Allemands, Turcs et Français d’une moyenne d’âge de vingt ans se retrouvent dans ce projet de deux semaines se déroulant au Schlesische 27, un centre artistique et culturel pour jeunes, le tout pris en charge par des centres d'action culturelle dans les trois pays d'origines. Le but est simple : oublier le quotidien parfois difficile et s'épanouir à travers la danse, le travail en commun et la découverte d'une nouvelle culture. En effet, pour beaucoup de participants c'est le premier séjour en Allemagne, et même pour les Allemands, venant du Brandebourg, ces quelques temps à Berlin sont déjà un dépaysement.

Mais comment fonctionne un tel mic-mac multilingue ? Tout comme Cafebabel : tout est traduit! Ce qu'Aida la chorégraphe française explique, deux traductrices s'empressent de le traduire aussitôt, l'une en turc, l'autre en allemand. Dans les ateliers de peinture et de couture des panneaux d'affichage en trois langues permettent à chacun de chercher le mot qu'il faut pour se faire comprendre. Ainsi les trois langues sont constamment utilisées, mais comme c'est souvent le cas, le langage des signes fonctionne aussi ! Il ne reste plus que la répétition générale en costume de l’après-midi et tout sera prêt. La soirée devra être moins arrosée que les autres : on peut être fou mais il faut garder la forme pour le carnaval !

Une expérience humaine

De toute manière les participants sont déjà comblés. Ces quelques jours passés à Berlin ont permis de faire des découvertes et de lier des amitiés. Rudy qui est pompier à Lyon est ravi d'être venu : “On a parfois des préjugés face à la Turquie, ici j'ai rencontré des Turcs et j'ai pu me faire une idée par moi-même. Et puis je sais que je vais rester en contact avec les participants, surtout deux d'entre eux que je suis sûr de revoir plus tard“.

Dimanche…Cette fois ça y est, c'est le grand jour. Les fous ont sorti leurs plus beaux costumes et vont suivre leur nef en espérant qu'elle sache tenir le cap et éviter les récifs. Zarco trône, impassible, sur le navire. Par sa musique extravagante, il dirige en chef d'orchestre les fous qui entrent en transe : le public apprécie et se met parfois à dandiner en suivant la farandole frénétique, tout ce qu'il faut pour relancer les fous pour des heures de délire !

Mais la troupe ne s'arrêtera pas là. Après Berlin, elle continuera son chemin jusqu'à la biennale de la danse de Lyon en septembre et sera peut-être en 2009 en Turquie.

La Nef des Fous verra du pays, bon vent !

Karneval der Kulturen

Biennale de Lyon

Schlesische27

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