Participate Translate Blank profile picture
Image for Caballero et JeanJass, une union libre

Caballero et JeanJass, une union libre

Published on

Bruxelles

Cafébabel Bruxelles a rencontré les rappeurs belges après leur concert au festival de Dour. Au programme de cette entrevue : genèse du projet, bonnes adresses à Charleroi et recette pour faire un rap égotrip.

Ils sont venus présenter leur EP, ils ont vu et convaincu les festivaliers souffrant probablement d’une gueule de bois. Motiver un public en début d’après-midi, pas de quoi effrayer les deux compères qui ont joué aux profs de gym. Le duo a clôturé sa prestation en invitant ses collègues rappeurs sur scène, Lomepal et consorts. Un bon coup de fouet pour entamer le troisième jour du festival.

Pendant le concert, le public était super chaud. Est-ce que vous pensez à la scène en amont ?

Caballero : Il y a des chansons pour lesquelles on fait en sorte de faire des trucs qui vont être plus scéniques. Du coup, c’est un peu plus léger, plus turn up...

JeanJass : ...qui se prête à l’interaction en tout cas.

Vous aviez déjà collaboré ensemble. Alors pourquoi maintenant sortir un EP ? Comment ça s’est fait ?

J : Comme tu le dis justement, on fait un peu partie de la même équipe depuis quelques années. C’est venu assez naturellement, on n’a pas vraiment calculé ça. C’est juste qu’on est dans le même studio plusieurs soirs sur la semaine. Accessoirement, j’aime beaucoup ce qu’il fait. Et je pense que c’est réciproque. Il était temps de passer à autre chose et de faire plus qu’un ou deux morceaux ensemble et d’en faire huit ou dix comme on a fait sur ce projet-là.

Pourquoi ne pas avoir choisi un nom de groupe ?

C : Parce que justement, je pense qu’on veut garder l’idée – je pense que JeanJass est d’accord avec moi – qu’on peut repartir en solo à n’importe quel moment. Ce n’est pas vraiment un truc officiel, définitif.

J : Non, on est un couple libre (rires).

C : Nous sommes libertins. Dans les clubs les plus sombres (rires).

En ce moment, il y a beaucoup de médiatisation autour du hip hop belge. Même des publications généralistes comme La Libre font des articles là-dessus. Doit-on croire la hype ?

J : On le vit de l’intérieur donc c’est un peu difficile pour nous, comme acteur du truc de répondre objectivement à cette question. Mais après, c’est sûr qu’on voit une hype comme tu dis, un engouement pour le mouvement. Et on en est ravi.

C : C’est ça. On en est ravi. On surfe sur la vague, on va dire. Je pense que la hype, elle a quand même son mot à dire. Et c’est quand même important. Si elle en a décidé ainsi, la hype, c’est qu’elle doit avoir raison pour quelque chose. Après, je ne dis pas qu’elle a le dernier mot non plus. Mais je pense qu’elle est influente donc ça joue. Bruxelles, c’est à la mode. Le rap bruxellois, c’est à la mode...

J : ...Charleroi, c’est aussi à la mode.

C : Non, pas trop.

J : (rires)

Justement la question suivante est pour toi. Tu viens de Charleroi, une ville qui n’est pas super bien vue des Bruxellois. Est-ce que t’as des bons plans à partager ?

J : Il faut savoir que les vrais Bruxellois comme Caballero quand ils dépassent Braine-l’Alleud ou Nivelles, ils ont l’impression d’avoir traversé une frontière.

C : Totalement.

J : De ne plus être dans leur pays. C’est pour ça qu’ils sont un peu dépaysés quand ils viennent. Après, j’ai des adresses pour bouffer. Il y a des endroits où tu peux trouver de la super herbe. Où tu peux trouver des bonnes fringues. Mais surtout à Charleroi, il y a beaucoup d’amour. Il faut venir. Les gens sont très gentils.

C : Donne-moi une bonne adresse de bonne bouffe alors.

J : Moi, celui que je préfère, c’est Georges. C’est un snack grec près de chez moi. C’est incroyable.

Et en culture ? De bonnes salles par exemple.

J : L’Eden Charleroi, ce sont des gens qui m’ont vachement donné de l’amour.

C : Le Rockerill.

J : Evidement ! On ne peut pas parler de Charleroi sans parler du Rockerill. Et d’ailleurs, on embrasse Globul. On sait qu’il nous aime beaucoup et c’est réciproque. Mais avec des salles comme l’Eden, Rockerill, le Vecteur. Culturellement parlant, ça bouge bien.

Pour écrire un bon rap égotrip, il faut avoir beaucoup de prétention ou beaucoup d’autodérision ?

C : Beaucoup d’autodérision principalement. Après il faut être sûr de soi comme dans chaque chose qu’on entreprend dans la vie. Que ce soit faire un morceau ou demander un prêt à la banque.

J : Ou aborder une femme.

C : Donc je ne sais pas si on appelle ça de la prétention...

J : De l’assurance!

C : Et de l’autodérision, ça, c’est sûr.