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Ça me saoule

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Story by

Jane Mery

Tour de babelCulture

Il parait que le Français est le plus grand râleur d’Europe. Pas faux ! Et pour exprimer son agacement, plusieurs expressions sont à sa disposition.

En France, vous comprendrez qu’un autochtone traverse une phase émotionnelle délicate quand il dit : « Ça me saoule » (il a eu « sa dose », pas d’alcool, mais de problèmes, par exemple). Quelque chose, ou quelqu’un, peut aussi lui « taper sur le système », lui « courir sur le haricot » (le légume signifiant ici « l’orteil » en argot) ou simplement le « gonfler ». S’il prononce les mots « couilles », « burnes » ou « cul », laissez tomber et passez votre route, il est clair que vous l’importunez. 

Mais ses amis les Européens ne sont pas beaucoup plus zen ! Il leur arrive aussi de perdre leur « sang froid ». Mais certains le font avec humour, ce qui n’est pas sans charme ! Prenez un Allemand, par exemple. S’il utilise l’expression « jemanden zutexten », arrêtez tout de suite de parler ! Cela signifie qu’il n’en peut plus du bla-bla que vous « surtextez » à ses oreilles. Idem si vous « mâchez à ses oreilles » (« jemanden das Ohr abkauen »), il sera vite « saoulé » comme dans le verbe « volllabern ».

Ne chauffez pas trop un Polonais. Car s’il se fâche, il rentrera dans « une fureur de cordonnier », comme dans l’expression « doprowadzać do szewskiej pasji » (personnellement, je n’irai pas faire réparer mes chaussures en Pologne). Mais un « coup de sang », généralement, ne lui réussit guère. Pire, la colère le rend malade. Si le Polonais pâlit, c’est foutu, c’est que vous lui avez donné une « fièvre blanche » (« doprowadzać do białej gorączki ») ou provoqué « un coup d’apoplexie » (« szlag mnie trafia »)… C’est bien connu : ce sont deux symptômes d’un sévère agacement.

En Espagne, attention, c’est l’inverse ! Ne faites pas de bêtises : si un Espagnol « tourne au noir » (« estar negro »), vous commencez à l’enquiquiner sérieusement et à jouer avec ses « pelotas »… (« tocar las pelotas »). Mais si vous voulez vivre dangereusement, ce n’est plus mon problème !

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