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Bruxelles vue par les festivaliers du BSF

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Bruxelles

Cafébabel Bruxelles est parti à la rencontre des festivaliers du Bruxelles Summer Festival. La quinzième edition était synonyme de records: plus de 20 000 passes 10 jours vendus et 13500 participants par jour.

« La spécialité du BSF? Ce n’est pas cher, c’est sympa et c’est bruxellois! » raconte Marie, 25 ans, 100 % bruxelloise. « À chaque fois, on découvre de nouveaux groupes » ajoute Isabelle, quinquagénaire qui participe pour la troisième fois au festival avec son mari.

Beaucoup de visages, beaucoup de couleurs, une vraie jungle avec une seule passion: la musique, protagoniste principale du festival. Pas de peur, mais plutôt l’envie d’échanger sa joie de vivre. Même si « j’ai des ami(e)s qui n’ont pas acheté leurs tickets à cause des attentats de mars » explique Manon, 24 ans. « Je pense qu’il n’y a rien à faire, si ça se passe ça se passe » lui répond Marie, alors que Julian Perretta nous chante ‘You saved me, I saved you’. « Il ne faut pas s’empêcher de vivre » poursuit-elle.

Manon: « Moi j’y pense quand même »

Marie: « C’est vrai ? »

Manon: « Mais oui, un peu quoi. »

Marie: « C’est vrai que quand tu entends des sirènes de police, ça s’emballe un peu. »

Bruxelles avait besoin de revivre, d'énergie, de dynamisme et de cosmopolisme, qui façonnent son identité. Mais que représente Bruxelles pour les participants du BSF?

Bruxelles: un grand village

Pour Luigi, 37 ans, de Schaerbeek, et Esther, 35, de Waterloo,  la capitale belge est un grand village, en raison de son étendue assez réduite et de la proximité de ses habitants. « Bruxelles c’est ma ville, c’est hyper cosmopolite, hyper diversifié. A priori ce n’est pas la plus belle ville d’Europe,  mais je trouve qu’il y a plein de choses à faire et on ne s’en rend pas compte. C’est une ville qui vit, une ville qui a du charme » ajoute Marie, tandis que pour ses copines « c’est sans doute “Bruxelles ma belle” ». « On parle de petits quartiers, des petites adresses. Quand il fait beau, tu as envie d’aller en ville, tu passes près des Marolles, puis tu vas boire un verre à Saint-Géry. Ce n’est pas une petite ville, je trouve » indique Isabelle « On aime sortir ici, se balader, découvrir de nouveaux endroits ». «Bruxelles est une des meilleures villes d'Europe pour vivre. C’est proche d’autres villes, c’est parfait » déclare Eric, 22, Brésilien qui vient d’arriver en Belgique « Le parc du Cinquantenaire est mon endroit préféré. C’est le premier lieu que j’ai vu et je le trouve superbe ».

En se promenant dans le festival, on passe de la Place Royale au Mont des Arts, le coeur du BSF. Beaucoup de stands, et beaucoup de badauds qui n'ont pas nécessairement leur ticket pour les festivités mais qui viennent profiter de l'ambiance. On descend les escaliers et on se rapproche du parc, mais un groupe de bénévoles nous arrête. En leur posant des questions, on découvre qu’ils sont tous très jeunes, tous bruxellois, tous grands amateurs de musique. « Qu’est-ce que c’est Bruxelles pour nous? Sans doute le BSF! ».

Bruxelles au coeur de l’Europe.

Quand on s'aventure à demander aux festivaliers ce qu’ils pensent de l’Europe, les avis sont partagés.

«Je me sens hyper européenne. Je pense que globalement c’est quelque chose de positif. Les gens ont un peu perdu de vue pourquoi on a fait l’Europe, mais c’était quand même après les deux guerres mondiales qu’on a décidé de créer ce projet. Pour moi l’Europe est liée à certaines valeurs, il ne faut pas l’oublier ». Pour Stephen, grand voyageur, l’Europe « c’est voyager sans frontières, c’est aller dans un pays sans devoir payer avec sa propre monnaie ».

«Il est encore difficile de définir l’Europe, l’engagement pro-européen varie en fonction des personnes mais c’est une belle idée» raconte Lisa, Française de 37 ans, accompagnée de Patrick, Camerounais de 32 ans. Mais il y a aussi des sceptiques: « L’Europe ? Un grand merdier » a par exemple crié haut et fort un des bénévoles. Les opinions sont diversifiées, mais il est important que chacun donne son avis. L’idée d’Europe a aujourd’hui besoin de se renforcer et les gens doivent se souvenir des raisons pour lesquelles cet important projet a été réalisé, afin de mieux le valoriser et le relancer.

Il faut que Bruxelles continue à garder son rôle fondamental dans la vie européenne, tout en continuant à proposer des événements culturels tels le BSF. “Bruxelles ma belle, tu surmonteras ça” pouvait-on lire il y a quelque mois sur les murs de la Bourse. C’est grâce à eux, les festivaliers et tous ceux qui ne se laissent pas vaincre par la peur, qu’on a surmonté cette sombre période et qu’on a été capable d’en sortir. C’est l’esprit communautaire qui doit gagner, pas la haine. Il ne faut pas l’oublier.