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Bruxelles, nouveau temple de la « Good Food »

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Bruxelles

Bruxelles, 2035.  Vous dînez chez des amis. Au menu : salade de pousses d’épinards au chèvre chaud, tagliatelles fraîches aux pleurotes, fondue de poireaux et carrot cake au coulis de fruits rouges. Les fruits et légumes sont particulièrement savoureux, et ils n’ont rien coûté !

Comme un ménage bruxellois sur trois, vos amis produisent désormais une partie de leur alimentation. Une utopie? Non, un projet visionnaire ! C’est en tout cas le pari de la nouvelle stratégie « Good Food » de la région bruxelloise.

Les ingrédients de la Good Food

La région bruxelloise a retenu cette formule pour parler de façon plus « sexy » de l’alimentation durable, dont les principes sont les suivants :

1. Manger des fruits et légumes locaux et de saison, pour éviter les transports polluants.

2. Manger des produits frais, bruts (complets) et non transformés, pour éviter les traitements chimiques industriels (conservateurs, additifs) qui dénaturent le goût et nuisent à notre santé.

3. Privilégier les produits en vrac ou peu emballés, pour réduire l’empreinte écologique et les coûts.

4. Privilégier les produits bio : sans pesticides ni engrais chimiques, ils respectent notre santé et l’environnement.

5. Privilégier les filières courtes en achetant directement aux producteurs, pour leur permettre de mieux vivre de leur production et pour soutenir une agriculture paysanne et familiale.

6. Acheter des produits du commerce équitable pour les denrées impossibles à produire en Belgique (thé, café, chocolat, etc.), afin de soutenir les producteurs des pays du Sud.

7. Choisir des poissons issus de la pêche durable pour éviter les espèces surexploitées.

8. Réduire les protéines animales et les remplacer par des protéines végétales (céréales et légumineuses). Les avantages sont multiples : économies financières, réduction de l’impact environnemental et réduction des risques d’obésité et de maladies cardiovasculaires.

A Bruxelles, l’alimentation représente un quart de l’impact environnemental d’un ménage. En particulier, l’élevage est responsable de 14% des émissions de gaz à effet de serre et d’une partie considérable de la déforestation. 

Créer des emplois et réduire le gaspillage

En développant l'agriculture et l'alimentation à Bruxelles, jusqu'à 8000 emplois pourraient être créés d'après une étude de 2012. D'après Le Soir, l'essentiel des postes (6000) bénéficieraient à des travailleurs peu qualifiés dans la production, mais d'autres seraient aussi créés dans la transformation agro-alimentaire, la distribution, l'horeca, le traitement des déchets, la formation et la recherche.

Parmi les autres objectifs de cette stratégie, on retiendra la réduction de 30% du gaspillage d’ici 2020. Dans cette optique, vous devriez bientôt voir arriver dans votre restaurant préféré le Rest-O-Pack, la version bruxelloise du fameux « doggy bag ». 

Produire plus de fruits et légumes à Bruxelles

D’ici 2035, la région bruxelloise veut aussi développer une production alimentaire locale et durable en produisant 30% des fruits et légumes non transformés consommés par les Bruxellois. Pour reconnecter la ville à la fonction nourricière de la nature et à l’utilisation respectueuse des ressources naturelles, la région veut préserver l’accès aux terres urbaines et péri-urbaines dédiées à la production locale.

Sans terre, pas de paysan, et sans paysan, pas de bons produits ! Or, les terres agricoles sont très rares en région bruxelloise (et en Belgique). C’est pourquoi la coopérative Terre en vue facilite l’accès à la terre pour des projets agricoles responsables.

La Good Food se déguste aussi en ligne

La stratégie Good Food ne réinvente pas la roue pour autant. Bruxelles fourmille depuis plusieurs années de nombreuses initiatives (carte ci-dessus) dans le secteur de l’alimentation durable, qu’il s’agisse des révolutionnaires GASAP (groupement d’achats solidaires de l’agriculture paysanne) en vente directe; des potagers collectifs et des (super)marchés durables tels que Les Tanneurs,  Färm, BeesCoop et Belgomarket.

La stratégie cherche à regrouper toutes ces initiatives sous le terme « Good Food » pour leur donner plus de visibilité, en particulier sur son site internet, qui ambitionne de recenser tous les acteurs et les projets de la capitale dans ce domaine.

Les dernières actualités du site vous proposent de visiter le potager de vos voisins et d’apprendre à faire des confitures.

Bon appétit !