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Brussels film Festival : « Il faut rester humble, mais cela ne nous empêche pas d’avoir des ambitions »

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Bruxelles

Par Patricia Fridrich Cette année, la pomme de terre a mis son maillot non seulement pour prendre des bains de soleil à Flagey, mais aussi pour aller à la découverte de BOZAR. C’est là qu’aura lieu, pour la première fois, une partie du Brussels film Festival.

Nous avons interrogé le directeur du festival, Ivan Corbisier, sur les changements qu’il a entrepris depuis 2010 et sur ses ambitions pour les éditions à venir.

Si vous faites le bilan de cette première année en tant que directeur du Brussels film Festival, quels étaient les succès et quels étaient les aspects que vous vous êtes promis d’améliorer pour la prochaine édition ?

Déjà l’année passée on a changé fondamentalement les choses puisqu’au départ, c’était un festival d’art et d’essai, de premiers films ou deuxièmes films de jeunes réalisateurs… On garde l’aspect européen, mais maintenant, le festival est ouvert à des réalisateurs connus et inconnus. Les deux se côtoient, ce qui permet une plus grande ouverture et aussi d’amener des gens plus connus, des « stars » si on veut, ce qui n’était pas du tout la politique du festival avant. L’année passée nous avons accueilli Michel Piccoli come invité d’honneur, Marie Gillain, Maria de Medeiros et plein d’autres. C’était un beau succès !

Vous avez aussi initié la coopération avec la chaîne américaine « Sundance Channel ». Le festival s’est-il vraiment internationalisé maintenant ?

Oui, Sundance Channel est devenu sponsor du festival. L’année passée on avait une séance Sundance Channel, cette année on en a deux - l’idée c’est de faire, en tant que festival européen, un pont avec des films indépendants américains qui font un peu la même chose que nous, c'est-à-dire découvrir des talents.Ivan2.jpg

Selon quels critères les films du festival sont-ils choisis ?

Ça dépend de la section. Pour les « avant-premières », ce sont les distributeurs qui nous proposent et on en discute. On choisit ce qui nous correspond, en termes de qualité, à ce que l’on veut renvoyer comme image. Pour prendre un exemple, cette année on a le film de Pascal Rabaté « Ni à vendre, ni à louer » avec Maria de Medeiros. L’année passée, on avait le premier film de Pascal Rabaté. A côté de cela, il y a aussi la compétition – le premier critère ici, c’est évidemment que ce soit des films européens. Mais ce qui compte surtout, c’est leur qualité. Les films doivent aussi correspondre à l’image d’ouverture et de diversité que l’on veut donner au festival. Vous retrouverez donc dans en compétition aussi bien des thrillers que des drames ou des comédies. Enfin, on ne va pas non plus nommer un film en compétition s’il a déjà fait plusieurs festivals. On essaie d’avoir une certaine exclusivité, montrer un film pour la première fois au monde ! Cette année, c’est le cas du film autrichien « Brand ».

Rêvez-vous parfois de voir le Brussels Film Festival devenir un jour aussi important que les festivals de Berlin, de Venise… ou encore celui de Cannes ?

Je crois que tous les directeurs de festivals rêvent un peu de ça mais je reste tout à fait réaliste. Les festivals de Cannes, Berlin ou Venise sont des festivals qui existent depuis les années 40. À l’époque, ils étaient seuls. Les places sont prises, voilà, c’est une chose. La deuxième chose : un festival ne peut exister qu’avec des partenaires, des sponsors, et en Belgique, on ne reçoit pas les moyens pour « devenir grand ». Je ne pense pas que la région bruxelloise va donner les mêmes budgets qu’à Cannes. Ce n’est absolument pas dans la même catégorie. Il faut rester humble, mais cela ne nous empêche pas d’avoir des ambitions, d’attirer plus de monde et d’attirer aussi des professionnels européens d’une manière différente et plus décontractée.