Le 31 janvier, El País donne le ton : le Parti Populaire (PP), qui gouverne l’Espagne, a reçu des financements illégaux. Puis, après le scoop, le silence. « C’est faux » et « Je gagnais plus dans mon ancien métier quand j’étais conservateur des hypothèques » ont été, deux jours après l’affaire, les deux lignes de défense du président du gouvernement, Mariano Rajoy, qui s’est adressé via un écran de télé aux journalistes espagnols. Aucune question ne fut tolérée. Lundi dernier, lors de sa rencontre avec Angela Merkel à Berlin, Rajoy a de nouveau insisté sur ce qu’il considère comme de fausses accusations « à l’exception de quelques pièces publiées » par les journaux. Un argument qui a eu le don d’accroitre sensiblement l’indignation dans le pays. A Barcelone, les manifestants protestent depuis jeudi 31 décembre devant le siège du PP, réclamant la démission du gouvernement qui une fois de plus s’est avéré extrêmement habile pour se foutre royalement de ses concitoyens.