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Australie : l'excuse aux aborigènes

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Société

Le nouveau gouvernement travailliste a formulé, le 13 février, un 'pardon' officiel aux milliers d'enfants indigènes enlevés à leurs parents pendant la colonisation.

Après quatre mois à la tête du pays, le Premier ministre Kevin Rudd s'excuse au nom du gouvernement pour les injustices subies dans le passé par les 2 % de la population que constitue la minorité aborigène. Son prédécesseur, le conservateur John Howard, ne s'était jamais résolu à faire ce geste pendant ses onze années en poste.

Pas moins de 90 % des Australiens revendiquent leurs racines européennes. Plus de 40 % des 4,5 millions d'Australiens nés à l'étranger, ont du sang européen dans leurs veines. Plus de 50 % du million d'Australiens travaillant à l'étranger vivent d'ailleurs en Europe, selon le délégué de la Commission européenne en Australie et Nouvelle-Zélande.

« Ce pardon est adressé aux générations 'volées', celles des enfants nés de parents aborigènes qu'on a enlevé par la force », explique l'Australien Charlie Haddad, 25 ans, étudiant à Berlin. « Ces actions devaient favoriser l'assimilation des peuples dans l'Australie anglo-saxonne de 1910 et 1970 ». Adelaide Now, une source d'information australienne, attribue ces enlèvements aux « anciennes générations essentiellement européennes ».

Le silence et l'oubli

« En réalité, peu de gens savent en Australie que ces actes faisaient partie d'un processus et d'une politique officielle des gouvernements », ajoute Gill Watson, le coordinateur de l'antenne londonienne du réseau pour les droits des Indigènes d'Australie (Eniar) qui a des membres en France, aux Pays-Bas et en Allemagne. « Les enfants des aborigènes ont tous été ramenés au Royaume-Uni où ils vivent encore aujourd'hui, pour certains dans des circonstances difficiles avec des problèmes d'identité très fort, alors que d'autres encore ne savent pas qu'ils ont des ancêtres aborigènes. »

« Ces Australiens ont le plus souvent une attitude critique face aux excuses officielles, ils se demandent ce qu'il coûte réellement au gouvernement de les faire et s'accommodent de la violence du silence », poursuit Haddad. « Ce 'sorry' pourtant, permet de donner de la voix et de faire entendre les histoires de vie peu connues des ces générations 'volées'. »

Reste une déception : la Maison d'Australie n'a pas organisé un rendez-vous public pour que les Australiens de Londres se joignent aux célébrations. L'association ENIAR a donc installé ses propres grands écrans pour accepter et entendre cette excuse de leur sol européen.

(Une: Katrina Mathieson/ Eniar)

Translated from Australia: ‘Sorry’ for the Indigenous