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Au secours, le référendum revient !

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Le zinc de l'Europe

Ce matin, le Parisien (pour les non-français, c’est un journal quotidien qui en gros est au Monde ce que mon blog est à Euractiv) fait sa une sur un sondage qui nous dit que les Français veulent un nouveau réferendum sur le traité de Lisbonne (en Sarkozy dans le texte, « mini-traité »).

Fidèle à sa ligne éditoriale, le journal nous fait part des remarques profondes de « vrais gens » sur l’Europe, avec des vrais morceaux d’analyse dedans, genre « depuis l’euro, tout est plus cher » ou encore « l’Europe, c’est bien, on peut voyager ». Et de nous dire que cette fois, les Français voteraient oui, à 68%.

Bon, bah c’est super tout ça, on va organiser un petit référendum, les Français vont voter oui et on aura lavé l’affront. Hop, le tour est joué.

Sauf que ce serait une immense connerie.

Non, parce que le problème avec le référendum de 2005, c’était pas le résultat, c’était le débat. Cette campagne référendaire a probablement été la plus naze de toute l’Histoire de la Vème République. La honte internationale !

Bon, déjà, on avait les partisans du non, avec leurs conneries genre le plombier polonais, la méchante Banque centrale et les délocalisations. Mais ça, c’était rien à côté des partisans du oui. Rappelez vous ces gros dirigeants de partis, tous courants confondus, qui viennent de découvrir une note sur la construction européenne que leur a fait leur assistant stagiaire sous-payé et qui se lancent dans de grands délires sur la puissance européenne, la paix dans le monde et l’amitié entre les peuples. Mais qui n’oublient pas de hurler avec les loups sur la directive Bolkestein ou la politique de concurrence !

Ce qu’ils n’ont pas trop compris à l’époque, c’est qu’on ne laisse pas la proie pour l’ombre. Quand on essaye de faire prendre des vessies pour des lanternes sur l’Europe politique et qu’on critique à tout va l’Europe économique, c'est-à-dire l’Europe actuelle, faut pas s’étonner du résultat. Et vu le niveau des hommes (et femmes, c’est bien le problème d’ailleurs) politiques actuels, une nouvelle campagne référendaire ne ferait que renforcer la mauvaise image que les Français ont de l’Europe.

Un référendum, c’est bien quand ça provoque un vrai débat national, et que ça fait avancer les idées. Mais ça, ça dépend de qui intervient dans ce débat. Tant que la France aura les élites politiques les plus débiles de la planète, elle ferait mieux de s’abstenir.