Au Jardin paradisiaque des Délices
Published on
Translation by:
Delphine W.Le temps d'une nuit, l'Hôtel de Ville de Vienne devient la scène d'un spectacle plein d'extravagance et de glamour. Le mot d'ordre pour le Lifeball : aucune tenue n'est trop osée. C'est un signe fort qui est envoyé pour la lutte contre le sida lors de la plus grande fête de charité du monde. On y fête la vie avec entrain et créativité.
Fleurs, serpents, pommes rouges, peau nue - la place de l'Hôtel de Ville de Vienne se transforme le 31 mai en Jardin d'Eden. Car le temps du Lifeball (NDLT : Bal pour la vie) est arrivé à nouveau, sous le slogan de cette année : "Jardin des délices". Vienne est pour la vingt-deuxième fois le théatre de cet événement, la plus grande fête de charité au monde pour la lutte contre le sida. À cette occasion, la tradition des bals viennois est revisitée avec beaucoup d'extravagance, de glamour et en grande pompe. Et il n'y a pas que les participants au bal qui célèbrent les péchés paradisiaques pour une bonne cause. Des milliers de Viennoises et de Viennois se sont rassemblés comme chaquée année sur la place de l'Hôtel de Ville pour assister gratuitement à la cérémonie d'ouverture.
"Je trouve ce spectacle vraiment imposant. Cela me plaît. En plus de cela, le thème qui est traité est vraiment important : la tolérance, la lutte contre le sida. Si on peut le soutenir ainsi, d'une manière amusante, c'est super !" dit Florian, parmi le public sur la place de l'Hôtel de Ville. De nombreuses personnalités se joignent chaque année aux milliers de visiteuses et visiteurs du spectacle divertissant. Le Lifeball est un repère fixe de l'agenda de Bill Clinton, pour lequel la Fondation William J. Clinton réunit chaque année une importante somme d'argent. Cette année, Ricky Martin, Courtney Love, Marcia Cross, Kesha, Vivienne Westwood et plein d'autres ont également foulé le tapis rouge.
Lorsque le Lifeball a eu lieu pour la première fois en 1993, le sida était encore perçu par le public comme la maladie inguérissable qui touchait les homosexuels, dont on ne parlait pas. Il y avait peu de compréhension pour la maladie. La situation a entre-temps certes un peu changé. Mais l'homophobie et l'incompréhension sont encore un grand problème. "Le mot tolérance a été extrêmement rabâché ces dernières semaines. Mais il ne s'agit pas du tout de tolérance. Il s'agit d'accepter que nous sommes tous différents. Chaque individu est une pièce unique... Bienvenue au Jardin de la Diversité !" dit Gery Keszler, fondateur et organisateur du Lifeball lors de son discours d'ouverture.
Il y a eu déjà beaucoup de discussions à ce sujet avant le bal, d'une part à cause du grand succès remporté par Conchita Wurst au concours Eurovision de la chanson et d'autre part à cause des affiches publicitaires représentant le modèle transgenre Carmen Carerra, inspirées du triptyque Le Jardin des Délices de Jérôme Bosch.
Les opinions sont partagées lors des discussions sur ces affiches. "J'ai d'abord songé à ce qu'allaient penser les enfants à propos de cela. Et à comment leurs parents leur expliqueraient", dit Marinella, une visiteuse de la place de l'Hôtel de Ville. Elle n'est pas la seule à penser cela. Cet argument a été souvent avancé dans le débat autour de l'affiche. Simone, qui assiste également à l'ouverture, est d'un autre avis : "On devrait beaucoup plus souvent briser les images traditionnelles des rôles. Nous sommes au vingt-et-unième siècle et on devrait accepter qu'il y a plein d'autres choses en dehors de cette norme. Mais ce n'est malheureusement pas le cas."
Translated from Im paradiesischen Garten der Lüste