Après le G20, attaque aux gratte-ciels de la City et Wall Street
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Fernando Navarro SordoEn 1955, les places financières mondiales généraient 5% des profits privés dans le monde. Aujourd’hui, ce chiffre atteint 40%. En même temps que la libéralisation du commerce mondial a été promue, on a voulu coupler, sans relation logique apparente, la déréglementation des marchés financiers.
La première conséquence naturelle de cette situation est que chaque décision financière adoptée dans un bureau situé au dernier étage d’un gratte-ciel à la City de Londres ou Wall Street à New York incombe non seulement les employés et les clients de cette entreprise en question, mais aussi à des millions d’individus sur la planète. De plus en plus de voix surgissent avec force pour exiger d’imposer un contrôle public à ce type de décisions.
Au milieu du climax du modèle de développement basé sur la déréglementation financière des 30 dernières années, le centre-gauche global passe à l’attaque et dénoncent ceux qui pensent que la crise passera comme les autres. « Le financement public est tombé en disgrâce, mais n’est pas détrôné », constate, Bob Kuttner, éditeur de American Prospect.
Le loup et le poulailler
« Nous devons dire au revoir à ceux qui croient que le marché peut tout se permettre », réclamait le président des socialistes européens, Poul Nyrup Rasmussen. Il l’a dit devant les congressistes du Global Progressive Forum, sur la scène centrale de l’hémicycle européen, par où sont passés cette semaine des experts et des leaders progressistes mondiaux tels que Pascal Lamy –directeur de l’Organisation Mondiale du Commerce- ou l’ex dirigeant nord-américain Bill Clinton. Tous, sans micro dans la main ni pupitre sur lequel s’appuyer –très dans le style Rasmussen, qui combine son langage d’économiste avec la véhémence de ses larges pas sur le et une gestualité athlétique pendant les actes qu’il organise-, coïncident en un même point : « Ne permettons pas que ceux qui nous ont mis dans cette crise veuillent nous en sortir », selon les paroles de John Evans, Secrétaire général de l’OCDE au Royaume Uni.
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L’économie réelle comme nouveau totem
« Si nous ne mettons pas nos idées en action et que nous laissons les marchés financiers agir d’eux-mêmes », rabâche Kuttner, « on sera en train d’agir contre l’économie réelle ». Le nouveau mot d’ordre dans l’univers progressiste c’est que désormais personne ne pourra agir en solitaire. Barack Obama surgit dans les discours de tous comme le nouveau prophète de l’action globale, pendant qu’n croise les doigts pour qu’il adopte des mesures d’envergure comme l’avait fait dans le passé Franklin D. Roosevelt. Un de ses successeurs, Bill Clinton, résumait hier de cette sorte : « Même si les frontières ont disparu, nous conservons encore un sens de la justice sociale, et de cette crise nous sortirons avant et fortifiés que si nous abordons l’inégalité et le changement climatique tous ensemble », il a réaffirmé en pariant pour les énergies renouvelables, .
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Plus de dépenses publiques et plus de régulation
Tous ensemble ne veut pas seulement dire des règles communes pour contrôler les paradis fiscaux et les marchés financiers, comme il a été ébauché pendant le sommet du G20, à Londres, mais aussi une augmentation des dépenses publiques dans le monde entier. Il s’agit d’une tendance qui ne se base pas seulement sur la nécessité pure et dure de liquidités financières dans les marchés de la planète, mais sur la perception de la part des personnalités progressistes que la crise actuelle est provoquée surtout par l’écroulement de la valeur des actifs des particuliers plutôt que l’écroulement des marchés financiers.
Le paradigme du besoin de régulation, selon le français Pascal Lamy, ce sont le Canada et les États Unis, deux économies très interdépendantes et ouvertes. Au Canada, où il existe une bonne régulation des marchés, la crise a frappé avec moins d’intensité qu’aux États Unis. Concernant le besoin de plus de dépense publique, Marco Aurelio García, conseiller de Lula da Silva, présente le Brésil comme exemple : « Même la revue nous a donné sa félicitation pour ne pas avoir suivi ses propres recettes économiques fondées sur le consensus de Washington et la réduction de la dépense publique. Au Brésil nous avons stimulé la dépense publique ».
The Economist
Rasmussen de plus en plus dur avec la Commission européenne
On voit le socialiste Nyrup Rasmussen de plus en plus décidé à dénoncer l’attitude de certains dirigeants européens, et on peut dire qu’il est d’ores et déjà un candidat informel à la présidence de la Commission européenne face au conservateur Durão Barroso. « Les socialistes nous ne voulons pas n’importe quel type de relance”, a-t-il insisté, « l’Europe doit faire beaucoup plus pour sauver l’emploi et non pas seulement les banques ». Hier, pendant l’inauguration du Forum Progressiste Global, il s’est déchaîné contre Sarkozy et Merkel, objet, avec Durão Barroso, de la plupart de ses critiques depuis des mois, en accusant le couple franco-allemand de retarder l’accord au sein du G20 à Londres et en manifestant le désaccord des socialistes européens avec l’attitude de Sarkozy et Merkel.
Aujourd’hui, Rasmussen a annoncé que ce Forum Progressiste Global présentera au G20 une proposition de réforme progressiste des institutions financières internationales. Il a également dénoncé le projet du commissaire européen Charles McCreevy pour réglementer les Hedge Funds et les fonds de Capital Risque, en le comparant à un fromage gruyère : « Ça sent bon, mais il est brodé de trous ». À ses yeux, « la droite n’a jamais voulu réglementer les marchés et maintenant, soudainement, oui, comme par exemple McCreevy sur qui on fait de la pression depuis trois ans pour qu’il réglemente ». Rasmussen insiste qu’il fut offrir aux citoyens des positions politiques claires et différenciées sans ambigüités pour qu’ils puissent faire un choix. « Faire le contraire », il a conclu, « c’est les traiter comme des soldats à qui on dit qu’il n’existe qu’une seule voie et qu’il faut la suivre sans broncher ». (photos: )
Translated from Tras el G20, ataque a los rascacielos de la City y Wall Street