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Al-Assad : l'ONU contrainte de lui Syrie les pompes ?

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Politique

En Syrie, l’armée de Bachar Al-Assad continue de mitrailler ses civils et bombarder ses villes à tours de bras, faisant chaque jour de nouvelles victimes. Face à un tel bain de sang, on se souvient inévitablement du colonel Kadhafi et de la main qu’avait alors tendue l’Occident au peuple libyen. Une question se pose dès lors : l’ONU devrait-elle aussi intervenir en Syrie ?

Non, estime l’auteure de cet article. Pour elle, une telle intervention ne serait pas à l’avantage des Syriens.

Il était une fois, un président syrien du nom de Bachar al-Assad qui regardait son propre peuple se faire décimer par ses milices. Ses soldats tiraient sur les manifestants du haut des toits, torturaient, violaient et affamaient des villes entières, comme on s’en prend à l’ennemi en temps de guerre… En l’espace d’un an, plus de 7000 Syriens ont payé de leur vie leur combat pour la démocratie. Le monde entier le sait. On suit l’horreur à travers des vidéos YouTube de mauvaise qualité, des témoignages et des articles de journalistes occidentaux. Deux reporters ont perdu la vie la semaine dernière dans les bombardements commandités par le dirigeant syrien. Les Nations-unies se sentent coupables, s’affolent, condamnent l’attitude de Bachar Al-Assad et dénoncent une violation des droits de l’homme. Et pourtant, elles ne se sentent pas prêtes à franchir le dernier pas : celui de l’intervention militaire. Ne pourrait-on pas aider le peuple syrien comme nous l’avons fait pour les Libyens ? La « responsabily to protect » n’est-elle valable que lorsque des chars sont impliqués dans des attaques contre des civils ?

La réponse fait mal, mais elle est bel et bien là : aussi forte que soit notre volonté de tendre la main aux Syriens, nous ne le pourront pas. En Libye, une attaque aérienne aura suffit à protéger le bastion des rebelles des attaques de Kadhafi. L’OTAN a facilement pu mettre à mal la logistique du colonel et assurer les arrières des révolutionnaires.

En Syrie par contre, il n’y a pas de bastion à défendre, pas d’armée à affaiblir, car Al-Assad mène une guerre souterraine, partout et nulle part à la fois. Dès lors, bombarder ses quartiers généraux ne détruirait de toute façon pas ses salles de torture souterraines. Pire encore : les armes de l’OTAN risqueraient de toucher aussi les civils, car la Syrie est un pays particulièrement peuplé. Considérant les résistants comme les ennemis de l’État, Al-Assad n’en ressortirait donc que plus fort.

De plus, sa vengeance ne toucherait pas uniquement les dissidents syriens. Comme il serait par exemple facile pour le despote de se venger sur Israël ! Il n’aurait même pas besoin de bouger le petit doigt : le Hezbollah au Liban et l’Iran sont prêts à le faire à sa place. Pour toutes ces raisons, une attaque militaire ne serait pas seulement inefficace, mais elle pourrait aussi entraîner toute cette région dans le chaos le plus total.

Ainsi, le monde n’a plus d’autre choix que de hausser le ton et tenter d’isoler ce tyran. Déjà exclu de la Ligue Arabe et sanctionné par l’UE, c’est désormais à l’ONU de convaincre la Russie et la Chine d’adopter une résolution. Bachar Al-Assad abdiquera, ce n’est plus qu’une question de temps. Des bombes pourraient, certes, accélérer sa chute – mais elles ne protégeront certainement pas le peuple syrien.

Photo: (cc) ssoosay/flickr

Translated from Kein Krieg für Syrien