Agenda Bruxelles : Dimanche, chacun sa manifestation (ou pas)
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Par Maxence Peniguet Demain - dimanche 23 janvier -, aura lieu, à l'appel d'étudiants bruxellois, une manifestation appelant de ses vœux la formation d'un gouvernement. Avec 223 jours sans nouvel exécutif, les manifestants veulent montrer que les citoyens belges existent encore. Toutefois, cette manifestation ne fait pas l'unanimité : elle est notamment critiquée pour son apolitisme.
SHAME, c'est le nom de la marche qui partira du boulevard Albert II en direction du parc du Cinquantenaire. SHAME. Une appellation anglaise, issue d'étudiants néerlandophones, pour ne froisser ni les uns, ni les autres : Wallons, Flamands, sans oublier (en fait, si, on les oublie) la communauté germanophone. Sur facebook, ils sont maintenant 23 063 personnes à annoncer leur présence, 25 077 viendront "peut-être", beaucoup ne viendront pas (83 890), et encore plus (260 700 invités) n'ont pas encore répondu à l'appel.
En 2007, une marche pour l'unité de la Belgique avait rassemblé plus de 35 000 personnes. Mais c'était pour l'unité de la Belgique. Ici, ce n'est pas le cas. En effet, les organisateurs se déclarent ''ni pro-Belgique, ni anti-Belgique (...) ni unionistes, ni séparatistes '' et appellent seulement à la création d'un gouvernement, de n'importe quel gouvernement. Ainsi, ils demandent aux participants de s'habiller en blanc, et d'éviter de brandir le drapeau belge. Si certains, comme la journaliste Johanne Montay saluent l'évènement, d'autres le critique d'une autre manière.
On ne peut pas plaire à tout le monde
C'est la position politiquement neutre qui fait la part belle à ces critiques. Notamment par le collectif "La Belgique de fiston" qui regrette l'apolitisme d'un mouvement qui se porte à nier la construction démocratique d'un gouvernement. A noter aussi l'article du journaliste de Libération Jean Quatremer sur son blog, où il décrit cette manifestation comme le degré zéro de la politique.. Pour ce dernier, même l'appel de Benoît Poelvoorde qui consiste à ne plus se raser jusqu'à la formation d'un gouvernement, est plus politique que l'évènement SHAME.
Mais dans la rue demain, il y aura belle et bien une manifestation politique, contre la démocratie. Un événement qui, selon les organisateurs, est en préparation depuis deux ans, et qui a été faussement présenté comme une contre manifestation à SHAME. Contre la démocratie, à être compris comme contre les dérives de la démocratie moderne existante.
Reste à savoir si les participants de SHAME ne vont pas eux-même transformer leur démonstration politiquement neutre en appel politique pour une Belgique unie. Réponse demain.