À quand l'Europe fédéraliste ?
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L’antenne Auvergnate du Parti fédéraliste vient d’organiser pour la première fois de sa jeune histoire une réunion publique, ce samedi à Clermont-Ferrand. Proposée en collaboration avec les Jeunes européens Auvergne et Le Puy de Babel, cette conférence proposait une étude en trois axes de la réalité communautaire qui est aujourd’hui la nôtre.
À la charnière entre deux Europe, celle de Nice et ses mécanismes adaptés à une Union de quinze états membres, et celle de Lisbonne, prête à assumer un coopération à vingt-sept, il apparaissait nécessaire de faire le point sur le fonctionnement de nos institutions communautaires. Cette mission délicate fut la mienne, en tant que délégué de l’antenne Auvergne et premier intervenant du Parti fédéraliste à ce débat. Complexe pour les juristes eux-mêmes, le fonctionnement actuel de l’Union européenne apparaît hermétique, abstrus, sinon inintelligible aux euro-citoyens que nous sommes tous. L’un des grands apports du traité de Lisbonne est de proposer une clarification indispensable des mécanismes décisionnels, renforçant notamment le rôle du Parlement (quasi-généralisation de la co-décision) et supprimant la fameuse structure en « piliers » issue du traité de Maastricht.
Mais l’Europe ne saurait se contenter de simplifier ses institutions si elle ambitionne de se rapprocher des individus qui la composent. La négligence absolue avec laquelle les partis français débutent leur campagne pour le renouvellement du Parlement de Strasbourg illustre à merveille le déficit politique dont souffre l’Union. Le symptôme a été étudié, dénoncé et décrit en détails à travers l’exposé d’Yves Gernigon, responsable des questions politiques du Parti fédéraliste. Une véritable campagne électorale marquée par des enjeux européens, la multiplication de personnalités transnationales (à l’instar de Daniel Cohn-Bendit), l’établissement explicite de frontières, le dépassement nécessaire d’une Europe purement mercantile et technique constituent autant de défis immédiats qu’il nous faudra collectivement relever. L’avancée vers l’Europe fédérale, cheval de bataille du Parti fédéraliste, ne pourra par ailleurs se concrétiser sans une reprise en considération du budget nécessaire ; à ce jour, seul 1 % du PIB des états membres sert au financement des politiques communautaires.
S’exprimant à son tour sur les apports insuffisants de l’Union européenne actuelle en matière sociale, Hélène Féo, vice-présidente du Parti fédéraliste, n’a pas manqué de souligner le besoin éprouvé par les peuples de vivre dans une Europe plus protectrice. Un espoir, peut-être, en ces temps de crise ? Le Conseil de l’Union européenne se penche ce mois-ci sur le problème en étudiant les possibilités de relance budgétaire, de stabilisation des prix et de renforcement du crédit. Le président de la Commission José Manuel Barroso a lui-même reconnu dernièrement que « les protections sociales doivent jouer leur rôle de stabilisateur ». Pour Hélène Féo, cette prise de conscience, pour l’heure très circonstancielle, permettra peut-être de déclencher un débat salvateur pour, enfin, aller plus loin dans l’Europe sociale.
Tenue dans une ambiance conviviale et devant une assistance très réactive, cette première conférence-débat du Parti fédéraliste a été l’occasion tant attendue de présenter nos idées en terre auvergnate et d'aller à la rencontre de ceux qui, européens de toutes générations, partagent ce désir de faire de l’Europe notre nouvelle patrie.