A Londres, un sommet international à mille milliards de dollars
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Jane MeryLe 2 avril 2009, les leaders du G20 se sont mis d’accord sur un plan, et son budget qui donne le vertige, pour enrayer la crise financière. Obama, Sarkozy et les autres, enchaînent avec le sommet de l’Otan à Strasbourg.
Un G20 de cette ampleur avait déjà eu lieu à deux reprises dans le passé, en 2006 et 2008. Les vingt pays les plus industrialisés (en réalité 19 Etats plus l’UE) viennent de mettre à plat l’économie mondiale. Cette fois-ci, Obama fait toute la différence. Sa présence a pimenté la sauce médiatique et suscitée l’intérêt des Londoniens. Les épouses des chefs d’Etat ont également ajouté une touche de glamour : la première dame française, Carla Bruni, a eu raison de se faire discrète, car en dehors des négociations, les projecteurs se sont braqués sur Michelle Obama. A moins que le chanteur humanitaire Bob Geldof lui ait piqué la vedette à l’occasion de ces jeux au sommet de l’économie. En tout cas, les jours précédents cette catharsis géopolitique, lors d’intensives négociations préliminaires, les attentes étaient très faibles, et les décisions… prévisibles.
Mais il n’y aurait pas eu de grand sommet sans quelques points de désaccords entre les participants clés. Le président français Nicolas Sarkozy l’a joué très classique en menaçant de quitter la table des négociations (il a d’ailleurs piqué l’idée à son prédécesseur Jacques Chirac qui avait suivi la même stratégie lors du sommet européen de 2006). Une conférence de presse surprise organisée juste avant le lancement des réunions, avec Sarkozy et Merkel en têtes d’affiche, a permis de répliquer à l’audacieux rendez-vous commun de Brown et Obama avec les médias : histoire de revivifier un peu les vieux standards de l’alliance transatlantique contre l’axe franco-allemand. A l’extérieur des barrières cernant ces politiciens à dimension planétaire, la ville de Londres a vu 35 000 manifestants fouler ses paver : une masse critique similaire à d’autres rencontres internationales de ce type.
Le FMI « back in business »
Les chefs d’Etats se sont mis d’accord sur un plan de mille milliards de dollars pour stopper la crise économique, surprenant les commentateurs. Les régulations seront renforcées dans l’objectif de « nettoyer » le système bancaire mondial et des actions seront entreprises contre les paradis fiscaux à l’aide de sanctions. Le premier ministre anglais, Gordon Brown, a déclaré qu’il s’agissait là d’un jour unique où « le monde entier s’est rassemblé pour combattre la récession » signifiant « l’émergence d’un nouvel ordre mondial ». Obama a lui choisi les mots « historique » et « sans précédent » pour évoquer cette initiative qu’il perçoit comme « un tournant dans le processus de rétablissement de l’économie ». Des commentaires repris par Sarkozy et Merkel.
Un peu plus loin, Dominique Strauss-Kahn, fatigué, a déclaré que le FMI était « back in business », à nouveau « au charbon », grâce à des fonds triplés (jusqu’à atteindre 750 milliards de dollars) qui permettront de prêter aux pays les plus touchés, et de s’investir en tant que véritable partenaire des Etats du G20. Evidemment, personne ne peut dire si ces décisions vont changer quoi que ce soit. Les chefs d’Etat n’ont d’ailleurs pas menti sur le fait qu’il n’y aurait pas de solutions miracles et rapides. Ils ont d’ores et déjà prévu qu’un autre G20 sera organisé à l’automne. Mais tout dépendra de ce que ces leaders mondiaux feront une fois rentrés chez eux… Premier bilan à Washington en novembre.
Translated from 'Historic' G20 in London: a one trillion summit like no other