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À la rencontre des étudiants albanais de Belgique 

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Bruxelles

Comme chaque année depuis maintenant dix ans, Bozar accueillait à Bruxelles, du 14 au 17 avril, le festival Balkan Trafik. Si les artistes étaient à l’honneur lors des concerts et spectacles, plusieurs associations étaient présentes sur les lieux. Parmi elle, VLERA, l’Association des étudiants albanais.

Plusieurs centaines de personnes se sont de nouveau massées à Bozar en cette mi-avril, pour la dixième édition du Balkan Trafik. L’occasion de présenter les pays des Balkans et leur culture sous divers angles, à travers des concerts de musique traditionnelle ou moderne, des conférences, des expositions ou des films.

Si les moments les plus marquants et populaires du festival restent sans doute les concerts, pas moins de sept associations étaient venues présenter leur projet au public bruxellois. Étaient notamment présents le Service Civil International, Le Courrier des Balkans, Gratiartis (une association de promotion d’activités multiculturelles) et VLERA, l’Association des étudiants albanais de Belgique.

« On fait partie de la Méditerranée, donc gastronomiquement, on est au top »

Ce sont Tibina et Bleona qui nous reçoivent à leur stand, pour nous expliquer l’action de l’association qu’elles représentent. VLERA a pour but, au sein des universités belges, de soutenir les étudiants albanais, de les réunir et d’organiser différentes actions en vue de promouvoir la culture albanaise à travers le pays. VLERA a donc logiquement profité de l’occasion qui leur était offerte avec le Balkan Trafik pour sensibiliser les Belges à leur action et faire la promotion de leur pays auprès du grand public.

L’association est venue ici non seulement présenter l’Albanie, mais aussi le Kosovo, pays indépendant depuis 2008, voisin du premier et peuplé en partie d’Albanais. Au stand, guides touristiques et cartes des deux pays, mais aussi des spécialités, notamment avec du vin et de la bière venus du Kosovo. L’opportunité pour les bénévoles de présenter la gastronomie locale. « On fait partie de la Méditerranée, donc gastronomiquement, on est au top. Même au niveau de la culture, tout ce qui est produit est très bio car les agriculteurs sur place n'utilisent pas les produits chimiques ni les pesticides ». nous affirme Tibina.

« Les gens nous demandent ‘Est-ce que c’est dangereux pour les touristes ?’ »

Quand on demande aux bénévoles, la majeure partie des questions posées par les touristes ont essentiellement trait au tourisme, l’Albanie étant située sur la côte adriatique et offrant un patrimoine culturel et naturel particulièrement riche. « Ce sont des choses très générales, il n’y a que peu de questions précises, car c’est encore un pays inconnu pour les Belges. Les gens nous demandent ‘Est-ce que c’est dangereux pour les touristes ?’. Bien sûr que non. C’est un pays très ouvert, qui commence à être connu touristiquement, car nous avons des vestiges qui datent d’avant l’époque romaine et une nature encore intacte. Les touristes doivent en profiter maintenant pour y aller, car dans quelques années, ce ne sera peut-être plus le cas », poursuit Tibina.

S’il est vrai que les pays des Balkans sont assez peu traités dans les médias traditionnels d’Europe de l’Ouest, la crise des réfugiés a mis en lumière l’attitude parfois controversée de certains pays de la région. Cependant, à en croire Tibina, que ce soit pour le Kosovo ou pour l’Albanie, les questions des spectateurs du festival ne portaient pas sur ces thèmes. « Nous n’avons eu aucune question sur le problème des réfugiés. En règle générale, ils ne prennent pas la route de l’Albanie ou du Kosovo, mais davantage de la Macédoine ou la Serbie ».

« Nous ne sommes pas ici pour parler de politique, mais pour présenter notre pays à travers la culture »

Cependant, les passants ont d’autres questions sur la société albanaise. Lors des présentations, certains s’interrogent sur la religion. « Nous n’avons pas de religion unique. Il y a des catholiques, des orthodoxes, des musulmans. Il y a un dicton en Albanie, qui dit que "la foi de l'Albanais et l'albanité". Pour moi, par exemple, ma mère est musulmane et mon père est chrétien. Les différentes communautés cohabitent bien », nous dit Bleona. C’est notamment le message que nous font passer les bénévoles lors de la présentation du pays sur un document PowerPoint.

Mais si la religion n’est semble-t-il pas un problème, ils admettent des tensions d’ordre politique toujours très présentes. Roland, un étudiant albanais du Kosovo et Dalip, un étudiant issu de la communauté albanaise de la vallée de Presheva dans le sud de la Serbie, évoquent brièvement les discriminations que subissent les Albanais en Serbie, notamment sur l’éducation avec l’impossibilité de se procurer des livres, ou encore en Macédoine, État, d’après eux, similaire à l’État belge, avec plusieurs communautés présentes sur le territoire. Mais les bénévoles ne sont pas là pour parler de politique. Comme conclut Roland, « La politique, c’est ce qui cause des problèmes. Nous ne sommes pas ici pour parler de politique, mais pour présenter notre pays à travers la culture ».

Pour plus d’informations sur les actions de VLERA, rendez-vous sur leur site.