"110901" : Agréable surprise !
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11 réalisateurs, 11 regards dorigines et de cultures différentes, pour évoquer 1 image, le fameux et terrible 11 septembre américain.
Langoisse pour le spectateur déjà englouti sous le flux médiatique qui a couvert cette tentative dapocalypse occidentale. Il y va certes ,mais un peu à reculons, de crainte de devoir ingurgiter à nouveau les mêmes images, les mêmes sons, et avec eux les mêmes réflexions superficielles et frustrantes sur lIslam, le terrorisme, le bien, le mal, les Etats-Unis (à vous de choisir quels termes entrent dans quelles catégories). Pour certains courts, cest bien le cas, notamment celui du mexicain Alejando Gonzales Inarritu (Amours chiennes) qui tente de nous donner le vertige avec un écran noir (qui devient miraculeusement blanc à la fin), mais senlise dans une archivistique radiophonique et télévisuelle déconcertante de banalité.
"D'autres tours, D'autres victimes"
Pour dautres en revanche, la contrainte de traiter dun seul et même événement est vite dépassée, et là, cest magnifique. Ken Loach (Bread and roses), Danis Tanovic (No mans land) Shoshei Imamura (Languille) offrent au spectateur un cours dhistoire contemporaine en lui rappelant au souvenir, chacun à sa manière, dautres 11 septembre tout aussi cruels et tragiques. Finalement, le spectateur angoissé ressort satisfait. Bien sûr, il a vu une bonne partie des guerres de son siècle évoquée en à peine plus de deux heures et a la tête qui vascille aux sons des canons en se relevant de son siège, mais aussi il a ri, notamment grâce la très naive réalisation de Idrissa Ouedraogo (Burkina Fasso), et surtout il a vu dautres tours et dautres victimes. Les Etats-Unis nont pas le monopole du drame et de latrocité, ça fait du bien de lentendre de temps en temps.