Le phénomène réunion “tupperware”: Gaude Mihi !
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Par Nathalie Jusseaume Photo: Davide Martinotti
Et oui, à l’origine, le "godemichet" viens du mot "Gaude Mihi" qui signifie "réjouis moi" en latin médiéval. Cafebabel Bruxelles va vous parler de jouets, de sensualité et de plaisir puisque l’équipe a participé à une réunion "tupperware" version sextoys en plein centre de Bruxelles.
Il existe un réel engouement pour les réunions tupperware dans la capitale européenne. Ce concept est plutôt récent et les femmes parlent de sexe sans tabou. Mais que se passe-t-il dans ces réunions? Soft Love, une société belge qui propose des produits glamour et érotiques, a su saisir cette opportunité en développant le concept "démonstration sextoys à domicile". Leyla Parent, une ambassadrice de Soft love a joué le jeu en répondant à nos questions afin de mieux comprendre ce phénomène de mode. Mesdames, à vos godes!En quelques mots, qu’est-ce qu’une “réunion sextoys”?
Une réunion tupperware est un moment convivial, de plaisir, une réunion entre copines, une soirée où l’on peut se retrouver entre filles et parler sans tabou, et prendre beaucoup de plaisir à se retrouver.Pouvez-vous décrire un peu votre rôle en tant que démonstratrice?
Mon rôle est surtout de donner envie de retrouver du plaisir, de retrouver une complicité, une sensualité dans le couple, un échange avec son partenaire. C’est aussi retrouver un contact physique et beaucoup de sensualité.Pouvez-vous nous dire ce qui se passe pendant ces réunions?
Beaucoup d’échanges, énormément de fou rire, de confidentialité et de plaisir. Il y a une surtout une bonne participation et beaucoup d’interactions. C’est vraiment très agréable d’être démonstratrice soft love.Est-ce qu’il y a une participation tout aussi active pour la clientèle vierge de cette expérience?
Oui, toujours. J'essaie de stimuler, d’éveiller le point faible, la plus timide, de jouer avec. Je fais participer toutes mes hôtesses et tous les invités pour qu’ils puissent profiter de la soirée et découvrir tous les jouets.Quel est votre coup de cœur sex toy?
Le Sex & the City! (rire)Pensez-vous qu’il existe encore des tabous autour du sexe? Si oui, peut-il avoir un impact sur le déroulement des réunions?
A partir du moment où l’on se rend à un domicile, il y a déjà moins de tabou. Les gens ont envie de connaître, de découvrir ces soirées. Il existe encore un tabou lorsqu’il s’agit d’entrer dans un love shop et de parler sexualité. Quand on fait une démonstration à domicile, nos clients ont envie de voir même par curiosité, pas de curiosité malsaine mais juste pour le plaisir. Quand on vient chez des gens, on est avant tout invité. Je me sens invitée par mon hôtesse; je ne viens pas pour faire seulement une démonstration, je viens aussi pour avoir du plaisir à rencontrer de nouvelles personnes et leur faire découvrir mes produits.Est-ce qu’il y a déjà une réunion qui s ‘est mal déroulée?
Oui et non... Je me suis sentie très observée, il n’y avait que quatre personnes et pourtant j’ai fait un chiffre d’affaires incroyable. Donc la quantité d’invités n’influence pas forcément le chiffre d’affaires que l’on peut faire. Je suis toujours très agréablement étonnée au moment des commandes de voir qui à commandé. Quand je vais en soirée, je sais exactement dire quelle odeur ou quel produit va être choisi en majorité.Qui sont vos clients? Quelle est la tranche d’âge de ceux-ci?
Un peu de tout parce que la société m’envoie faire des démonstrations, parce que le bouche-à-oreille fait effet... J’ai fait de nombreuses prospections! Sinon, mes clients sont à la base des amis de mon entourage et la majorité ont entre 30 et 45 ans.Y’ a -t-il plus de femmes que d’hommes qui viennent au réunion? est-ce un environnement “girly”?
Oui, la majorité ce sont des réunions entre filles! Les hommes vont au foot et pendant ce temps-là, je fais des démonstrations à la cafétéria entre filles. C’est très , et comme c’est un phénomène de mode, elles en profitent. Il y a toujours un prétexte pour faire des réunions. J’en fais beaucoup plus en hiver, quand il commence à faire froid et je pousse à se retrouver au chaud entre copines. Donc c’est très girly, très kitsch et glamour à la fois... je chouchoute mes clientes aussi (rire). J’essaie de faire attention au vocabulaire, de mettre des mots doux sur des mots qui sont à la base un peu plus ."girly""trash"
A votre avis, pourquoi les gens viennent-ils? Viennent-ils pour se désinhiber, pour décompresser ou pour s’informer afin de découvrir une autre forme de sexualité?
Beaucoup d’entre eux viennent par curiosité, d’autres par complicité, par challenge ou l’envie de découvrir les produits. Avec Soft love, c’est quelque chose de plus “cosy”, plus “glamour” et nous respectons la confidentialité de chacun, c’est - à- dire qu’on le fait de manière camouflée. Il n'y a que moi qui sait ce que l’on commande. Cela permet de créer réellement un échange. C’est devenu un phénomène de mode!C’est un phénomène de mode certes mais est-ce une tendance typique bruxelloise? Est-ce anglo-saxon à la base?
Hysteria, le film...le sex toy est anglais, c’était à l’origine un objet thérapeutique, contre la maladie d’hysteria. On a la Hollande qui est aussi “open” au niveau sexualité, sex shops... En Belgique, par contre c’est un phénomène qui est assez récent et qui est plutôt citadin, donc oui on peut dire une tendance ."bruxelloise"
Depuis quand ces types de réunion existent?
Je vais dire depuis 2 ou 3 ans pour Soft love, mais cela fait 5 ans que je suis démonstratrice sextoys.Les réunions se font plutôt en journée pendant le break lunch ou bien en soirée après une journée de travail?
Ces réunions se font plutôt en soirée pour se décompresser, surtout le vendredi et le samedi soir en exclusivité. Je suis en train de développer le jeudi soir, de cette façon la clientèle peut se déconnecter le weekend et passer du temps en famille. Ce sont des"after work before night"
Le secteur des sex toys se développe-t-il beaucoup?
Oui. On ne s’en cache pas. On était 50 vendeuses il y a 1 an et aujourd’hui on est à plus de 200!Cafebabel Bruxelles - Une réunion tupperware à Bruxelles from Davide Martinotti Photography on Vimeo.