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Crash du vol MH17 : tour d'Europe de la presse

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Politique

Le lendemain du crash du vol MH17 de la Malaysia Airlines qui a fait 300 victimes ce jeudi 17 juillet, la presse est plus ou moins catégorique sur les causes de l'accident et sur les responsables à blâmer. Tour d'horizon des kiosques et des sites internet européens. 

Po­logne : Les Russes com­pa­tissent, mais ne voient pas qui est cou­pable (Ga­zeta Wy­borcza )

Le site po­lo­nais le plus lu, TVN 24, a pu­blié les mots du Pre­mier mi­nistre Do­nald Tusk : « nous avons vu un acte de ter­ro­risme, même si les dé­lin­quants ex­pliquent que c'était une er­reur. Il est im­por­tant que nous nous sou­ve­nions que, dans les der­niers jours,  deux autres avions ont été abat­tus. Aucun pays ne peut être ex­cusé d'abattre un avion sur son ter­ri­toire ». Dans le jour­nal Ga­zeta Wy­borcza  on lit que « les Russes com­pa­tissent, mais ne voient pas qui est cou­pable ». Le jour­nal de droite ca­tho­lique Nasz Dzien­nik s'en prend à Bruxelles et écrit : « le pa­quet eu­ro­péen de me­sures res­tric­tives à l'en­contre de Mos­cou est le seul ré­sul­tat concret du som­met de Bruxelles ». Concer­nant les ar­ticles d'opi­nions, les plus in­té­res­sants sont ceux pu­bliés sur le site de la radio Głos Rosji (La voix de la Rus­sie). Dans l'un d'eux, nous li­sons que « l'ob­jec­tif pro­bable des mis­siles ukrai­niens tirés par des avions mi­li­taires qui ont frap­pés le Boeing 777 com­pa­gnies aé­riennes Ma­lay­sia Air­lines pour­rait être l'avion du pré­sident russe Vla­di­mir Pou­tine ».

France : La guerre en plein ciel (Li­bé­ra­tion)

Le quo­ti­dien Li­bé­ra­tion ne mâche pas ses mots pour dé­crire la si­tua­tion au len­de­main du crash. Pas de doute, l'ex­plo­sion de l'avion de la Ma­lay­sia Air­lines était in­ten­tionné, et fait parti de la guerre que se livrent les sé­pa­ra­tistes pro-russes et l'ar­mée ukrai­nienne. Dans le jour­nal, on peut lire que « les ver­sions des forces pro-russes laissent pen­ser qu'elles ont visé l'ap­pa­reil par er­reur ». Quand les « ten­sions sont ra­vi­vés » pour le Fi­garo, la guerre mise en avant aussi par Slate.​fr, qui se de­mande si le crash « sera pour l'Ukraine ce que la mort de l'ar­chi­duc Fran­çois-Fer­di­nand fut à la Grande Guerre » ? Et le Huf­fing­ton­Post.​fr qui as­sume clai­re­ment la ré­fé­rence his­to­rique, en af­fi­chant à sa une les mots « guerre froide » sur une image des restes de l'avion. Un seul mot pour le Pa­ri­sien en re­vanche : le quo­ti­dien na­tio­nal le plus lu a titré à sa Une « Abattu », sur une photo du vol. Le texte en des­sous parle lui d'un tir « pro­bable » de mis­sile. 

Au­triche : Ac­ci­dent ou at­ten­tat ? (Kleine Zei­tung)

Dans le Kleine Zei­tung au­tri­chien, au len­de­main du crash, la ques­tion reste ou­verte. En Une, c'est le terme « énigme » que le jour­nal a chosi pour qua­li­fier le « vol meur­trier » im­primé sur la photo des dé­bris du Boeing, avec l'ac­cent mis sur le se­cond ac­ci­dent en moins de 5 mois pour la com­pa­gnie Ma­lay­sia Air­lines. 

Ben Wolf

Al­le­magne : Pou­tine ne tire pas for­cé­ment pro­fit de cette mon­tée des ten­sions (Zeit On­line)

De façon ob­jec­tive, la presse al­le­mande a an­noncé que la Rus­sie niait toute res­pon­sa­bli­lité dans les évé­ne­ments. Les jour­naux al­le­mands titrent sur­tout sur « la re­cherche des vic­times » (Ta­ges­schau.​de), sur les « pho­tos ter­ribles du crash » comme dans le  Sued­deutsche Zei­tungQuand Der Spie­gel an­nonce que « beau­coup de Hol­lan­dais sont morts ainsi que 4 Al­le­mands », le Zeit On­line fait son ana­lyse du conflit, qui a été poussé à « son ni­veau maxi­mum », et qui dé­passe lar­ge­ment la « guerre froide ». Il af­firme que les sé­pa­ra­tistes ont l'ar­me­ment né­ces­saire pour abattre un avion, mais émettent tou de même la pos­si­bi­lité d'un « gros mal­en­tendu » qui ne « pro­fi­te­rait pas né­ces­sai­re­ment à Pou­tine ». 

An­drea Schin­del

Rus­sie : Des ac­cu­sa­tions « in­fon­dées » (Rus­sia 24)

En Rus­sie, les mé­dias pu­blics ont for­te­ment nié la ca­pa­cité des re­belles à dis­po­ser d'armes pou­vant at­teindre la por­tée de l'ap­pa­reil. Sue le site in­ter­net Vesti.​ruon a pu lire que « les au­to­ri­tés de Do­netsk, auto-pro­cla­més 'Ré­pu­blique du peu­ple', sym­pa­thi­sants pro-russes, nient toute im­pli­ca­tions dans le crash de l'avion ». Un porte-pa­role du re­pré­sen­tant du mou­ve­ment a très clai­re­ment an­noncé qu'il n'y avait sue le ter­ri­toire « au­cune arme ca­pable d'at­teindre un avion vo­lant à 10 ki­lo­mètres ». Dans une in­ter­view à la chaîne de té­lé­vi­sion pu­blique Rus­sia 24, le mi­nistre des Af­faires étran­gères russe Ser­gei La­vrov a dé­crit comme « in­fon­dées » les af­fir­ma­tions faites par les au­to­ri­tés de Kiev sur l'im­pli­ca­tion de la Rus­sie dans l'ex­plo­sion de l'ap­pa­reil. 

Vera Iv­leva

Ita­lie : Un ces­sez-le-feu pour pou­voir en­quê­ter ? (La Stampa)

La presse ita­lienne penche d'une ma­nière gé­né­rale plus pour une res­pon­sa­bi­lité des sé­pa­ra­tistes pro-russes. Le jour­nal de gauche l'Unita se de­mande si « les sé­pa­ra­tistes russes de Do­netsk ac­cep­te­ront un ces­sez-le-feu de­mandé par l'OCDE pour en­quê­ter sur la ca­tas­trophe en toute sé­cu­rité. La Stampa, cen­triste, ex­plique qu'« il n'est pas pos­sible de dire qui a tiré le mis­sile, mais un en­re­gis­tre­ment audio a été di­vul­gué dans le­quel les sé­pa­ra­tistes ad­mettent 'avoir abimé un avion ci­vil' ». De son côté, le jour­nal com­mu­niste Il Ma­ni­festo sou­ligne que la ca­tas­trophe montre une fois de plus une Eu­rope qui ne parle pas d'une seule voix sur la po­li­tique in­ter­na­tio­nale ». Et le jour­nal de droite Il Gior­nale ne men­tionne la nou­velle qu'en troi­sième titre : « les forces mi­li­taires ukrai­niennes sont plus pro­pices à pos­sé­der ce genre d'armes que les sé­pa­ra­tistes ». 

Alexan­der Da­miano Ricci

Es­pagne : Le mis­sile a été lancé de la ré­gion pro-russe (El Mundo)

Le jour­nal El Pais fait une ana­lyse ob­jec­tive des évé­ne­ments, et a ac­cordé une grande im­por­tance à la na­tio­na­lité des pas­sa­gers vic­times du crash. On y lit une ana­lyse assez pous­sée du conflit entre la « Ré­pu­blique du peuple » de Do­netsk et Kiev. El Mundo donne plus dans le sen­sa­tion­nel, avec une af­fir­ma­tion à la Une du site : « le mis­sile qui a abattu le vol MH17 a été lancé de la ré­gion pro-russe ». 

Jose Vi­cente Ber­na­beu

Revue de presse réa­li­sée avec l'aide des équipes lo­cales de ca­fé­ba­bel

Translated from Katastrofa MH-17: przegląd prasy europejskiej