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Meet My Hood : Montmartre, Paris

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Le quartier de Montmartre se donne du mal pour prouver qu’il est plus qu’un attrape-touristes. Malgré la gentrification en marche et ses millions de visiteurs, les habitants semblent globalement satisfaits de leur lieu de vie. Son secret ? Un peu d’histoire, un zeste d’atmosphère provinciale et un brin de mystère.

À Paris, pas facile de trouver un endroit plus envahi de touristes que Montmartre. Mêmes les abords de la tour Eiffel semblent désertés à côté de la place du Tertre lors d’une journée d’été ensoleillée. La foule internationale qu’on retrouve aux sorties des stations de métro Blanche et Abbesses fait littéralement fuir la plupart des Parisiens, ce qui explique pourquoi la grande majorité des habitants des autres quartiers ne mettent que rarement, voire jamais, les pieds à Montmartre. Ceux qui habitent ou travaillent dans le coin ne partagent pas cette impression : selon eux, on finit simplement par aimer l' atmosphère.

Même si l’on considère que Montmartre, dans le XVIIIe arrondissement, est situé en centre-ville, on ne peut s’empêcher de remarquer certaines singularités. « Ici, on est bien plus au calme qu’ailleurs dans la ville. Montmartre a conservé une sorte d’atmosphère provinciale », explique Matthieu, guide touristique dans les dernières parcelles de vignes parisiennes. Autrefois, on comptait davantage de vignobles à Montmartre, la colline en était couverte quand le quartier n’était pas encore vraiment urbanisé. Le village était également connu pour ses mines. Le gypse extrait (sorte de roche, ndlr), connu pour la confection du « plâtre de Paris », était utilisé pour décorer les bâtiments de la capitale, d’où le fameux dicton : « Il y a plus bien plus de Montmartre dans Paris que de Paris dans Montmartre ».

Au XIXe siècle, le quartier est devenu un haut-lieu de la bohème. Pendant des décennies, des personnages célèbres tels que Vincent van Gogh et Pablo Picasso venaient y vivre et exprimer leur art. Montmartre a su préserver son aspect artistique malgré l’invasion en masse des touristes. En plus de ses nombreuses galeries, il est possible d’admirer des œuvres de street art magnifiques un peu partout. À l’image de Gregos, un sculpteur qui crée des visages surgissant des murs, ou Shatters, qui compose des mosaïques à base de verre cassé, beaucoup d’artistes ont fait leurs premiers pas à Montmartre avant d’aller voir du côté d’autres quartiers. Les amateurs de street art ne manqueront pas le travail de sommités comme Invader ou Le CyKlop.

Les aventuriers assez courageux pour affronter les centaines de marches sur le chemin du Sacré-Cœur auront sûrement le tournis en voyant le nombre impressionnant de touristes qui s’y retrouvent. Sur la place du Tertre, impossible de distinguer les gens dans la masse, quelques espaces un peu moins surchargés sont occupés par des peintres proposant des portraits, des paysages et des caricatures. Pour Michel, l’un de ces artistes depuis 35 ans, les peintres de la place sont uniques, mais pas seulement grâce à leur style. « Ici, il y a plus de 40 nationalités du monde entier. C’est ce qui fait notre richesse », explique-t-il. Comme beaucoup de personnes qui travaillent à Montmartre, il pense que les touristes rapportent de l’argent. La foule ne le surprend pas et ne l’ennuie pas plus que ça : « Beaucoup de gens viennent ici simplement parce que c’est beau ».

Toutefois, le flux de voyageurs se concentre uniquement dans certaines rues. Il suffit de faire quelques pas dans une ruelle pour découvrir une ambiance calme, totalement introuvable ailleurs dans Paris. Enfin, si vous ne tombez pas sur une porte avec un code. Avec le développement du tourisme et la gentrification, de plus en plus de rues et d’allées ont été privatisées. Aujourd’hui, la majorité du public n’a pas accès à de nombreux sites tels que le Moulin de la Galette. D’un côté, ce phénomène contribue au charme et au mystère du quartier, mais de l’autre, il soulève le problème de l’appropriation de l’espace public.

Nous rencontrons Julie dans un salon de tatouage dont l’entrée est cachée entre un restaurant et une boulangerie. Alors que nous traversons un passage, elle nous explique qu’il s’agit d’une ancienne allée et que le salon lui-même fait partie des nombreux endroits secrets de Montmartre. « Il y a 2-3 trucs à voir par ici. Le propriétaire [du salon] s’occupe d’un terrain de pétanque caché à Montmartre. Oui, vous avez bien entendu, il y a un terrain de pétanque caché, réservé aux résidents », dit-elle en riant.

Le mot des voisins

Combien ça coûte ?

Les gens

Les bonnes adresses 

Chez QHUIT (magasin de streetwear), 40 rue Duratin

Le Petit Moulin (bar/restaurant), 17 rue Tholozé

Boulangerie Alexine 40 rue Lepic

Chez Toinette (restaurant), 20 rue Germain Pilon

Sur la route de Plouesacat (crêperie), 4 rue Lamarck

Marlusse et Lapin (bar), 14 rue Germain Pilon

Le Pinceau Cabriole (restauration d'oeuvre d'art), 16 rue de Chappe

Vignes du Clos Montmartre (vignoble), Rue des Saules

Les Petits Mitrons (pâtisserie), 26 rue Lepic

La Cave de Gaston Leroux (cave), 106 rue Lepic

De l’art. ou du cochon (salon de tatouage), lieu tenu secret.

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Cet article fait partie du  projet de cafébabel, Meet My Hood, qui a pour objectif de faire découvrir les quartiers des principales villes européennes, en chantant. Si tu veux montrer ton quartier à la bonne lumière du jour, écris-nous !

Translated from Meet My Hood: Montmartre, Paryż