Participate Translate Blank profile picture
Image for La success Storify de Xavier Damman

La success Storify de Xavier Damman

Published on

BruxellesStyle de vie

À la fois dy­na­mique, di­rect, ami­cal et sur­tout très ba­vard, Xavier Damman est un entrepreneur belge qui n'a pas perdu de temps. Créa­teur de Sto­rify, cet ancien  étudiant Erasmus de 28 ans a pleinement vécu le rêve américain avant de servir la cause de l'entreprenariat, en expliquant aux jeunes générations qu'il faut laisser faire la nature. Rencontre.

Le pro­jet de Xa­vier Dam­man s’est construit au fur et à me­sure de ses ex­pé­riences, de son par­cours et en ac­cord avec ses deux pas­sions : la tech­no­lo­gie et le jour­na­lisme ci­toyen. Le but ? « Am­pli­fier la voix des gens. » C’est ainsi qu'il plonge très tôt dans le pro­jet Tri­bal, un ma­ga­zine qui pro­pose aux jeunes ci­toyens belges de faire en­tendre leurs voix. À son apo­gée, il tire à 30 000 exem­plaires.

« S'assurer que le bébé va bien »

À l'époque, Xa­vier se voit déjà dans un pro­jet plus grand, plus im­por­tant. Le jeune en­tre­pre­neur en­tend uti­li­ser les nou­velles tech­no­lo­gies au ser­vice du jour­na­lisme ci­toyen. L'idée le pique lors d'un année Eras­mus à Ma­drid, au cours de la­quelle il dé­couvre Twit­ter. « J’étais un des tous pre­miers uti­li­sa­teurs, je me suis rendu compte que ça per­met­tait de par­ta­ger tout ce qu’il se passe dans le monde », dit-il. L'étu­diant ne le sait pas en­core, mais il se lance dans un pro­jet qui abou­tira à la créa­tion de Sto­rify. Mais comme sou­vent pour cela, il lui faut de l’ar­gent, ar­gent qu’il ne trou­vera pas en Eu­rope. C’est avec une grande dé­ter­mi­na­tion qu’il dé­cide donc de s’ex­pa­trier dans la Si­li­con Val­ley à San Fran­cisco. À peine dé­bar­qué sur la West-Coast et fort d'une grande ca­pa­cité à sur­mon­ter les défis, Xa­vier vit alors une vraie « suc­cess story », et Sto­rify est vite uti­lisé par les plus grands mé­dias amé­ri­cains et... la Mai­son Blanche. L'en­tre­pre­neur en herbe dé­cide en­suite de re­vendre son en­tre­prise mais reste très im­pli­qué étant donné que sa prio­rité au­jour­d’hui est de s’as­su­rer que « le bébé va bien avec les nou­veaux pa­rents ».

Make things happen, dude

Désormais, Xa­vier Dam­man s’en­gage pour l'entreprenariat et cherche à trans­mettre un mes­sage aux jeunes gé­né­ra­tions en anglais dans le texte « le monde est un vil­lage, so go whe­re­ver you are going to be the most suc­cess­ful ».  D'après lui, le sec­teur de l’en­tre­prise consti­tue un éco­sys­tème na­tu­rel, les jeunes en­tre­pre­neurs doivent par conséquent se rendre dans les en­droits avec les meilleures condi­tions pos­sibles. C'est d'ailleurs dans ce sys­tème na­tu­rel que, selon Xavier, les sub­ven­tions pu­bliques en Eu­rope sont contre­pro­duc­tives. « C’est comme mettre des rus­tines sur une roue cre­vée », résume-t-il. Pour lui, les en­tre­pre­neurs doivent s’adap­ter à leur si­tua­tion géo­gra­phique et être ca­pables de dé­ve­lop­per un pro­duit spé­ci­fique à un mar­ché. « Si tu es mu­si­cien pars à Ber­lin, si tu aimes la ro­bo­tique va à Tokyo, si c’est l’aé­ro­nau­tique, va à Tou­louse. Il faut ar­rê­ter de se battre contre la na­ture. »

C'est la lo­gique du « make things hap­pen where you can suc­ceed » (sorte de « quand on veut, on peut », ndlr) qui a em­mené Xa­vier dans la Si­li­con Val­ley. Mais sa pas­sion pour en­tre­prendre puis celle de ser­vir de porte-voix à toute une gé­né­ra­tion l’ont amené à vou­loir don­ner une chance à ceux qui peuvent chan­ger la so­ciété. Les nou­velles tech­no­lo­gies de l’in­for­ma­tion ont mo­di­fié la forme du jour­na­lisme et Sto­rify a nettement contri­bué à ce chan­ge­ment. Si la figure du ci­toyen-re­por­ter a mutliplié les sources d’in­for­ma­tion, celle du jour­na­liste pro­fes­sion­nel n'est pas destinée à disparaître. Pour Xavier, ces deux types de pra­tique vont même être amené à co­exis­ter. « Le nou­veau chal­lenge du jour­na­liste est de don­ner un sens, de pré­ci­ser et de contex­tua­li­ser les bits, tweets, ins­ta­grams, posts pro­ve­nant de mil­lions de sources ci­toyennes », précise-t-il. Comme si la Toile avait de plus en plus de préhension sur le monde réel dans le cas du Prin­temps arabe ou de la Ré­vo­lu­tion verte en Iran. Selon Xa­vier, ce n’est qu’un début car les « nou­velles tech­no­lo­gies donnent le pou­voir back to the people, et donnent les moyens né­ces­saires pour créer la dé­mo­cra­tie de de­main ».