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Django Django : tout ce que tu peux faire avec leur premier album

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La Parisienne

Django Django est un groupe de rock. Mais les quatre membres sont surtout écossais. Leur premier opus est sorti le 31 janvier dernier. Et il sera dans le top 10 des albums de 2012.  Première information : Django Django aime le foot. Pas trop l'Écosse. Deux du nouveau quator écossais supportent Manchester City (Vince, le chanteur et guitariste) et Leeds (Jimmy, le bassiste).

Deuxième information : Vince aime les cheiks en blanc, Jimmy, la violence. Seul Dave (le batteur) supporte Aberdeen, qui végète dans le ventre-mou du championnat d’Ecosse. Tommy (le claviériste) s’en fout. 

On connaît déjà la passion que certains groupes de rock entretiennent avec le foot. Le problème c’est que la plupart sont anglais. Et Django Django est mal-né. Regarder le championnat écossais et la « Tartan Army » sur les près gras du pays du chardon, c’est une condition d’expatriation. C’est la raison pour laquelle les garçons s’installent à Londres. Des Écossais qui s’installent dans la capitale d’Albion, en plein débat sur l’indépendance du pays, ça fait aussi râlé la collègue d'Édimbourg.

Et elle a raison. Parce qu’après le haggis, le scotch et Denis Law, Django Django est peut-être ce que le pays a produit de meilleur depuis des décennies. Comme souvent, tout commence dans une chambre, celle de Dave Maclean, le batteur hyperactif du groupe (batteur-leader-producteur). Les kids s’étaient dans un premier temps rencontrés sur les bancs de l’art school d’Edimbourg. Saoulés par le Black budding et les imprimés écossais, les mecs partent dans la banlieue est de Londres où Dave les attend, tranquillement, dans le studio qu’il louait déjà depuis quelques mois. Quatre ans durant, les gars s’excitent dans 30m2 au milieu des posters à l’effigie d’Aberdeen. Quatre ans à l’issue desquels ils proposeront un album, désormais signé sur le label Because, et dispo depuis le 31 janvier 2012.

Parce que nous ne somme toujours pas blacklisté des contacts de Because et parce que nos informations biographiques s’arrêtent là, nous vous proposons un tracklisting pratique du LP.

« Introduction »: il faut attendre un peu. Ça commence aux alentours des 30 secondes. Ne t’inquiète pas, tes écouteurs marchent encore. Cette intro est la bande-son parfaite pour revoir le combat final dans le premier volet de Kill Bill. Mieux que Santa Esmeralda, le morceau se retrouvera dans le prochain Tarantino. Si si, tu verras.

«  Hail Bop» : il débarque sans prévenir. C'est la continuité de l’introduction. En gros, tu ne sais pas très bien si c’est encore « la 1 » ou si c'est déjà « la 2 ». Mais tu sais quand même, à 1’03’’ que c’est une chanson (« Always look at the white sky » - l’Ecosse sûrement). Parfait pour s’essayer aux vocalises. A écouter le matin, dans sa salle de bain.

« Default » : un électrochoc. Ça surprend, ça fait un peu mal au cœur. On s’habitue puis à 0’25’’, on prend un riff de guitare, ampli très basse, en pleine tronche. Une de tes jambes bouge forcément. Ta tête hoquète. Parfait pour perdre absolument tout contrôle de bienséance. Assurément  le meilleur morceau de l’année 2012. Quoi qu’il arrive.

Le meilleur morceau de l'année.

« Firewater »: country-blues-folk-route-66. Le genre de morceau à écouter avec un cure-dent sur une rockin’-chair. Prononcer « Foilleur wodé ». Parfois, tu entendras « Rubicon » en ne sachant pas très bien si le chanteur parle de Jules César. Parfait pour les voyages en train lorsque ton envie de lire est arrivée à satiété. En regardant les beaux paysages du plat pays.

« Waveforms » : première surprise, premier risque. Des percussions tribales, un rythme ragga mais un morceau pop-rock quand même. Le morceau de l’album qui a sûrement fait que Django Django s’appelle Django Django. Parfait pour tenter l’impossible pendant un coït. Ne surtout pas danser sur ce morceau.

Un morceau pop quand même.

« Zumm Zumm » : une blague. Une musique de Level 2 dans Les Lemmings. Un délire poussé jusqu’à 1’48 où un semblant de chanson commence à poindre. Mais non, ça reprend à 2’03. Parfait pour présenter l’album quand on n’aime pas le groupe.

«Hand of Man » : tranquille, lancinant, simple. En rupture totale avec le morceau précédent. Si « Zumm Zumm » est une migraine, «Hand of Man » est l’aspirine. Court. Un excellent morceau pop. C’est tout.

«Love’s Dart » : posé et chaloupé. Un chœur d’église protestante sur un bruit de sabot de cheval. La chanson va au galop. Parfois au trot. Heureusement d’ailleurs. A capella, le morceau ferait un bon hymne pour une secte. Parfait pour marcher dans le froid.

«Wor » : musique de garage. Le morceau de chambre à l’état brut. Guitares étouffées, sirènes d’alarme et petits cris sournois. Une partie instrumentale et une partie sentimentale. Au milieu, encore un cri celte. A la fin aussi. Décidément. Parfait pour une correspondance ligne 9-ligne 11 à République.

«Storm » : ce qui aurait pu dû être le premier single du groupe. Morceau parfaitement découpé. Remarque : le riff de guitare est en alexandrin. De la poésie après la tempête. Parfait pour cuisiner une escalope de dinde au curry. Mettre énergiquement le poivre pendant les parties de guitare à 0’30’', 1''15, 1’45’’, 2’13’’ et 2’57’’. Soit pas mal de poivre quand même…

« Life’s a Beach » : retour au garage. La voix est plus aiguë. Sûrement le morceau qui justifie la faiblarde référence avec les Beach Boys. Des chœurs pas très virils. Aux alentours d’1’40’’, un orgue et une brève analogie avec le Crystal Method de Matrix. Pourquoi pas l’écouter sur la plage. Le morceau se finit toutefois en queue de poisson.

« Skies Over Cairo» : grosse phase digitale. Des arrangements en pagaille mais un super accompagnement batterie. Un son instrumental-oriental qui rappelle les BO de films qui calent à tout bout de champ une référence aux charmeurs de serpents lorsque le héros découvre les pyramides. Bref, du Caire à l’ouvrage.

« Silver Rays » : bien écrite. A 2’00’’, le nom du morceau est bien exploité. Après, c’est peu le mix de tout (calypso, arrangements, chœur de castrés…), sans les guitares féroces. Pas de bouquet final mais une fin sympathique, en douceur. Parfait pour finir les papiers administratifs qui trainent depuis des mois.

Photo : ©courtoisie du label Because : Vidéos : djangodjango/YouTube

Story by

Matthieu Amaré

Je viens du sud de la France. J'aime les traditions. Mon père a été traumatisé par Séville 82 contre les Allemands au foot. J'ai du mal avec les Anglais au rugby. J'adore le jambon-beurre. Je n'ai jamais fait Erasmus. Autant vous dire que c'était mal barré. Et pourtant, je suis rédacteur en chef du meilleur magazine sur l'Europe du monde.