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Un espoir pour la Sclérose en plaques!

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Bruxelles

Par Marie Verwilghen Une découverte scientifique fait le buzz dans le monde médical depuis fin 2009. Un médecin italien, le docteur Zamboni, découvre que de nombreux patients atteints par la sclérose en plaques (SeP) présentent des sténoses au niveau du cou.

En augmentant le calibre des veines atteintes, il obtient des résultats qui améliorent considérablement les conditions de vie de certains patients. Le manque de directives européennes encadrant les études cliniques n'occasionnant pas la prise de médicament, engendre un tourisme médical important.

A l'heure actuelle, les causes de la Sclérose en Plaques restent encore inconnues. Les traitements reconnus par le corps médical ne permettent pas la guérison, ils diminuent les symptômes en diminuant l'immunité des patients. La découverte du docteur Zamboni suscite donc de grands espoirs tant dans le corps médical que chez les patients. Les sténoses sont des occlusions veineuses qui perturbent la circulation sanguine. La présence de ces sténoses au niveau du coup perturberait l'afflux sanguin vers le cerveau et occasionnerait des troubles neurologiques dus à une accumulation de fer dans le cerveau. Le docteur Zamboni a publié ses résultats sur base d'un suivi de 35 patients, dont sa femme faisait partie, et reconnait lui-même l'absence de mécanisme de contrôle. Malgré les critiques du corps médical à cet égard, l'intérêt suscité est tel que des études ont fleuri un peu partout dans le monde pour vérifier cette découverte. Les premiers résultats parvenus des études en cours « ne vont pas toutes dans le sens de celle du docteur Zamboni », mais pour le Professeur Vokaert, chef du service de neurologie immunologique de l'hôpital Erasme « la vérité se trouvera dans le croisement des différentes études ». L'étude belge sera lancée dès le début de l'été 2011 par le Professeur Vokaert et le Professeur Lubicz à l'hôpital Erasme. Le développement de cette étude veut, en partie, amoindrir la tendance à la commercialisation de la pratique. En effet, le recalibrage veineux (angioplastie) est « une pratique très peu risquée », selon le Professeur Lubicz. Ce faible risque couplé à la présence de témoignages sur la toile décrivant la pratique comme « miraculeuse » encourage les patients à se faire traiter dans des cliniques privées qui proposent l'angioplastie pour des sommes déraisonnables. Pour le Professeur Vokaert et le Professeur Lubicz, à ce stade de l'étude, l'angioplastie et le suivi doivent être pratiqués gratuitement en raison de l'absence de confirmation scientifique des résultats obtenus par Zamboni.

Cette commercialisation de la pratique n'a pas lieu, comme nous pourrions le croire, que dans des pays ne bénéficiant pas d'une législation suffisamment stricte en matière de santé et relativement aux études cliniques. Cette commercialisation de la pratique est présente dans les plus vieux Etats de l'Union européenne. Aucune directive européenne n'est directement contraignante pour le cas précis de cette étude clinique car elle n'exige pas la prise d'un médicament non reconnu, elle nécessite une intervention déjà largement pratiquée dans le monde entier. Mais l'efficacité de cette intervention dans le cas de la SeP n'est pas encore prouvée et les sommes exigées par les cliniques privées dépassent de loin le coût de l'angioplastie.

Pour les patients atteints par la SeP, l'espoir inespéré qu'apporte la découverte de Zamboni doit être recontextualisé. Bien que certaines cliniques privées la propulse déjà au statut de traitement, il n'est pas encore un traitement reconnu par le corps médical. De plus, tous les patients atteints par la SeP ne présentent pas de sténoses au niveau du cou. Cette découverte ne peut donc pas se généraliser car elle n'est pas applicable aux patients qui ne présentent pas de problème de retour veineux.