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Turquie : Erdogan manque la calife

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Politique

Le parti islamo-conservateur AKP a perdu la majorité absolue à l'issue des élections législatives en Turquie. Le parti de gauche pro-kurde HDP entre pour la première fois au Parlement. La société civile turque s'est opposée à la dérive autoritaire de l'AKP, se réjouissent certains commentateurs. D'autres redoutent une période d'instabilité dans cette région charnière, aux portes du Proche-Orient. 

agesschau.de - Allemagne : la démocratie par K.O.

Bien que l'AKP reste la première formation politique du pays, la démocratie est la grande gagnante de ces élections, écrit le portail public tagesschau.de : « La majorité des électeurs turcs a clairement dit non aux aspirations autocratiques et autoritaires de leur président. … Ceux qui se réjouissent de l'issue du scrutin ne doivent pas pour autant oublier une chose : 13 ans de pouvoir exclusif de l'AKP ont conféré à la politique turque une stabilité que le pays n'avait pas connue depuis de très nombreuses années. Faut-il en conclure que le scénario d'une Turquie caractérisée par des coalitions incertaines, se neutralisant mutuellement et menaçant le pays de stagnation et d'insécurité, est à nouveau d'actualité ? Pas nécessairement. L'issue du scrutin n'est pas l'unique signal encourageant. L'engagement de dizaines de milliers d'observateurs et d'assesseurs électoraux montre clairement qu'il existe dans cette Turquie une société civile active, vivante et opérationnelle, pour laquelle la démocratie n'est pas une parole creuse mais une réalité vécue. » (Article publié le 07.06.2015

Corriere della Sera - Italie : la victoire des Kurdes

Le président Recep Tayyip Erdoğan fait les frais de son arrogance, se réjouit le quotidien libéral-conservateur Corriere della Sera à l'issue des législatives turques : « Le président aurait dû rester en marge de la campagne électorale, comme le prévoit sa fonction. Toutefois, le Coran à la main, Erdoğan a cherché à convaincre le peuple turc qu'il était le seul à pouvoir le guider. Ce à quoi le peuple a répondu non. L'arrogance du président a produit un anticorps : un jeune politique kurde qui a décidé de transformer le HDP en force politique nationale, balayant doutes et préjugés. À 42 ans, grâce à la sobriété de son style et à ses talents d'orateur, Selahattin Demirtaş a réussi à briser un tabou : ouvrir l'Assemblée nationale au parti kurde, qui avait attiré sur lui les pires soupçons par le passé. » (Article publié le 08.06.2015

Sabah - Turquie : continuer les réformes

Aux législatives turques, le parti au pouvoir AKP a perdu des voix dans les grandes villes et dans les régions majoritairement kurdes de l'est du pays. Après 13 années à la tête du pays, le parti doit retrouver son zèle réformateur, écrit le quotidien pro-gouvernemental Sabah : « Il convient de donner une dimension plus réformatrice au paradigme de la "nouvelle Turquie" promu par le parti au pouvoir. En dépit du [parti kurde interdit] PKK et du HDP, il devrait s'engager davantage en faveur du processus de paix comme un projet porté par la société civile. … Il faut s'interroger sur les raisons à l'origine de ses pertes de voix dans la région. … Afin de consolider la base qui aspire au changement, il faut se concentrer sur les points urgents d'une potentielle révision constitutionnelle et remettre en cause les objectifs présidentiels, qui ont été mis en exergue de façon superficielle. L'AKP doit se demander pourquoi il n'a pas su mobiliser les jeunes et s'efforcer de privilégier une rhétorique plus moderne, à mi-chemin entre tradition et avenir. »  (Article publié le 08.06.2015

De Tijd - Belgique : Et l'Europe ?

La Turquie va au-devant d'une période mouvementée qui pourrait avoir des répercussions sur l'ensemble de l'Europe, analyse le journal économique De Tijd : « Au carrefour de l'Europe, du Proche-Orient et de la Russie, la Turquie se trouve à un point sensible sur le plan géopolitique. Ce n'est pas pour rien qu'elle constitue un partenaire stratégique dans l'OTAN. L'avenir politique du pays est donc primordial pour l'Europe. L'attitude bornée d'Erdoğan est une source de ruptures, et pas seulement pour l'Europe. Au sud, la Turquie a des frontières avec la Syrie et avec l'Irak, où l'organisation terroriste Daech est puissante et où les Kurdes revendiquent leur propre région. … Dans ce contexte, le président russe Vladimir Poutine tente de renforcer ses liens avec la Turquie. Plus Erdoğan se retrouve acculé, plus Poutine a des chances d'y parvenir. Les prochains mois seront déterminants pour la démocratie turque, mais aussi pour la place de la Turquie dans le paysage géopolitique mondial. » (Article publié le 08.06.2015

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Translated from Erdogan: Das Ende der absoluten Mehrheit