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T'es pas content? T'as qu'à voter?

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Sarah

Luxembourg

Par Jérôme Wiss Beaucoup de citoyens européens râlent contre la politique menée au Parlement et à la Commission. Pourtant, une grande majorité d’entre eux ne daignera pas se déplacer jusqu’aux urnes, le 7 juin prochain pour changer les choses. Récemment, un site luxembourgeois d’actualité a mis en ligne un sondage sur l’Europe. A la question «pour vous, l’Europe c’est quoi ?

», 57 % des internautes ont répondu «Un beau bordel ultralibéral». Ils n’ont été que 36 % à juger que l’Europe est une chance.

Des résultats à prendre avec quelques pincettes, bien sûr, l’échantillon n’étant représentatif que des gens qui vont surfer sur ce site et qui veulent bien répondre au sondage, mais qui laisse toutefois interrogatif. En effet, cette opinion semble relativement répandue sur le Vieux Continent. Et est à mettre en parallèle avec les intentions de vote pour le scrutin européen du 7 juin prochain. Celui-ci devrait battre des records d’abstention au Royaume Uni ou encore en Pologne.

Donc, comment reprocher à l’UE d’être «un beau bordel ultralibéral» si on laisse, justement, le champs libre aux bordéliques ultralibéraux au sein du parlement européen ? Loin de nous de juger ici de l’opportunité ou non d’une politique plus ou moins libérale pour l’Europe. Quoique ce type de politique montre depuis quelques mois ses limites, les financiers appelant autrefois à l’indépendance des marchés et de l’économie ne survivent aujourd’hui que grâce aux mannes des États.

Non, le propos est simplement de dire qu’on est difficilement crédible quand on critique une politique sans participer au processus qui permet de la choisir. Le président de la Commission est un ultralibéral qui semble favoriser les grands pays et les multinationale ? Vous avez le pouvoir d’en changer. Ou de le maintenir si vous appréciez ce genre de tendances. Il n’y a qu’à voter pour ça. Si le Parlement de Strasbourg change de couleur politique, il refusera un nouveau mandat au président sortant de la Commission et poussera les États membres à en trouver un autre. Et pourra ainsi infléchir la politique européenne. Mais si personne ne va voter, rien ne va changer. Et on est partis pour aller dans cette direction. Même en Belgique et au Luxembourg, les deux pays où les intentions de vote sont les plus fortes d’Europe, les chiffres sont trompeurs.

Au Luxembourg, 62% des citoyens disent qu’ils iront voter, selon une enquête Eurobaromètre de mi-avril. Fort bien, me direz-vous. Voila un chiffre rassurant, par rapport aux ridicules 13% polonais. Et bien détrompez-vous, ces 62% sont trompeurs. En effet, comme en Belgique, le vote est obligatoire, au Luxembourg. Ceux qui vont à la pêche un dimanche électoral sont passibles d’amende. Donc, presqu’un électeur grand-ducal sur 4 préfère prendre une prune plutôt que de prendre 15 minutes pour aller aux urnes. Et une belle prune, avec ça. Une abstention non justifiée peut valoir jusqu’à 1000 euros d’amende, en cas de récidive. De quoi motiver les électeurs, normalement. D’autant que l’État a peut-être besoin d’argent, en ces temps de crise, ce qui pourrait le motiver à appliquer plus sévèrement ces sanctions… Donc, que ce soit pour l’Europe ou pour votre portefeuille, mieux vaut aller voter, le 7 juin.

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