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S.D.F

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Il faut remonter dans l’histoire à ces troupes d’hommes marchant [‘tramping’] inlassablement le long des voies ferrées poussiéreuses de l’Amérique des années 1800 pour comprendre pourquoi on utilise le mot argot très britannique de ‘tramp’ pour parler de ceux qui, par choix ou non, sont condamnés à l’errance urbaine. Au cours de la Grande Dépression [crise de 1929], le terme a évolué s’appliquant dorénavant aux vétérans de la guerre civile, devenus sans abri et condamnés à marcher sans but pour survivre.

L’idée d’errance, que l’on trouve dans le mot français, espagnol ou portuguais ‘vagabond’ vient en fait du latin ‘vagr’ [en italien ‘vagare’ signifie se promener]. Les Allemands eux utilisent le mot peu flatteur de ‘Penner’, dérivé du verbe ‘pennen’ pour souligner la caractéristique principale des sdf à leur sens : leur faculté de s’endormir n’importe où, même dans la rue. Plus impolis encore sont les termes français ‘clochard’ et polonais ‘kloszard’, dérivés du verbe ‘clopiner’ et sous-entendant une démarche claudiquante caractéristique, souvent d’ailleurs attribuable à l’alcool.

En italien, ce sont des attributs faciaux qui définissent fréquemment le nécessiteux : ainsi dans le Bel Paese, on parle souvent de ‘barbone’ pour définir la traditionnelle barbe des mendiants. Outre-Rhin, le héro masculin du classique de Walt Disney ‘La belle et le clochard’ est surnommé ‘Schnauzer’ qui signifie ‘moustache’.

Les sans domicile fixe, ‘bez-domny’  en polonais ou ‘gente sin hogar’ en espagnol peuvent devenir des ‘sans abris’ en France ou des ‘senza tetto’ en italien. Le mot danois de ‘hjem-los’ ne doit pas être confondu avec l’allemand ‘heimatlos’ qui recouvre une notion plus large et romantique : elle évoque ainsi une personne ‘qui n’a pas d’identité nationale’. Les Français, plus laconiques, n’utilisent qu’une courte abréviation de trois lettres ‘S.D.F’ pour ‘sans domicile fixe’.

Translated from Tramping vagrants