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Scènes alternatives : l’autre vie internationale de Bruxelles

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Bruxelles

Article écrit par Donya Feki La capitale de l’Europe, ville internationale de verre, de modernité et d’argent, est aussi une des régions d’Europe les plus pauvres et une des métropoles où les scènes alternatives sont les plus vivantes. Prenant place dans les interstices et les clivages de la ville, elles créent des espaces de rencontre et ouvrent des possibles inattendus.

Il n’en a pas toujours été ainsi. Le dynamisme de la scène underground bruxelloise est le fait d’une génération qui s’est retrouvée au début des années 90 dans l’occupation de l’Hôtel central. A une époque où la ville était aux mains de promoteurs immobiliers tout-puissants, ce squat artistique militant a suscité un mouvement de réappropriation de la cité dont le mot d’ordre était Il faut reconquérir l’espace public. De nombreux personnages contemporains de la vie artistique de Bruxelles sont nés dans la lignée de ce moment fondateur. Recyclart, par exemple. Depuis la fin des années 90, ce beau projet a réinvesti la gare Bruxelles-Chapelle. Le no man’s land entre la gare du Midi et la gare Centrale est devenu l’un des centres de convergences de la capitale. Une programmation de concerts et d’événements attire un public eclectique jusqu'à la fermeture. Et l’asbl ne s’en tient pas là, elle mène ou soutient toute sorte d’actions qui s’inscrivent dans le tissus urbain : de l’écologie au social, etc. .

Underground mais les pieds sur Terre

recyclartePar exemple, tout un chacun peut s’adresser à Recyclart pour réaménager son chez soi. Du dessin à la réalisation, il trouvera un soutien, des idées, des matériaux. Recyclart s'appuie également sur des équipes techniques pour offrir des formations aux chercheurs d'emploi.

Et c’est exactement ce genre d’énergies que City Mine(d), une asbl de la même mouvance, travaille à libérer. Comme Recyclart, elle est proche du Beursschouwburg, le centre d’art flamand, et se situe à la croisère des cultures flamande et francophone, de la culture des élites et des cultures populaires, y compris celles des habitants sans papier.

City Mine(d) se situe toutefois à un niveau plus conceptuel, expérimentant toute forme de réseaux. Une réflexion de fond qui mène à des actions éphémères comme le spectaculaire squatt de la gare Léopold en octobre 2002 qui aboutit à l’improbable rencontre entre des sans-abri, des artistes, des activistes et des hommes politiques de tous les niveaux, jusqu’à Pat Cox, alors président du Parlement européen.

cinenovaL'asbl a fait sien le cheval de bataille de la reconquête de l’espace public. A travers son projet Precare par exemple, City Mine(d) négocie avec la ville ou les propriétaires d’immeubles pour abriter des projets sociaux ou artistiques. Des squats légaux en somme, pour lesquels il y a désormais à Bruxelles un cadre jurique et une formule de bail toute spécifique. Ces espaces ouverts (il faudrait en citer de nombreux, Magasin 4, Cinéma Nova, RTT…, expérimentant tous des économies, des projets alternatifs) contribuent beaucoup à redensifier la ville, en créant des connexions entre ses différentes strates.

C’est aussi la démarche de Hefboom v.z.w, qui cherche à insérer les expatriés européens de Bruxelles dans la vie associative bruxelloise. Même si, dans une ville de si grands contrastes, beaucoup de chemin reste encore à faire…

Donya Feki

Liens :

www.recyclart.be/

citymined.org

www.magasin4.be/

www.nova-cinema.org/

http://www.hefboom.be