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Rigueur, Libye, Portugal : suivez les grands débats du Conseil européen de printemps

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Alors que les 27 chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne se réunissent à Bruxelles pour le Conseil européen de printemps, des milliers de manifestants défilent dans les rues de la capitale belge « pour dire "non" aux mesures d’austérité en Europe, aux coupes dans les salaires et les retraites, au chômage, à la déréglementation du code du travail et à la régression sociale.

» L'équipe bruxelloise de cafebabel.com suit en direct le Conseil européen.

Le soleil qui brille depuis plus d'un mois sur Bruxelles ne fait pas défaut aujourd'hui. Ce qui ravit les quelques milliers de manifestants rassemblés à l'appel des syndicats européens contre le pacte de compétitivité réclamé en février par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy. Il y a plusieurs cortèges, plusieurs manifestations : la confédération des syndicats chrétiens tiens le siège devant l'Atomium, dans une ambiance festive ; ambiance festive également avec la FGTB du coté de la rue de la Loi, à quelques centaines de mètres du Justus Lipsius, bâtiment qui accueille le Conseil européen.

Derrière le mur

Quelques centaines de mètres, et pas devant. En effet, un mur sépare au lointain les manifestants du Conseil. Les premiers sont contre les deuxièmes. En cause, le pacte de compétitivité sur lequel se sont mis d'accord les 27 le 11 mars dernier. Contre l'austérité économique pour les travailleurs, tout simplement. Du côté des gouvernements, peu importent les bruits de la rue, la volonté est donc à la compétitivité et au sauvetage de l'Euro. Au programme aujourd'hui, conclure sur le « pacte pour l'euro ». De quoi s'agit-il ? Pour faire simple, il reviendra à chaque État de prendre des mesures pour garder une compétitivité proche de celle de ses voisins de la zone euro. Pour faire compliqué, il faudra ajuster les coûts salariaux, les retraites, rapprocher les fiscalités. Le Conseil devra aussi adopter le changement au traité de Lisbonne pour mettre en place le nouveau mécanisme de stabilité européen.

La rigueur promue par Sarkozy et Merkel fait l'unanimité contre elle dans les rues de la capitale belge

D'autres briques dans le mur

La situation en Méditerranée sera aussi abordée, avec notamment les suites à donner à l'intervention militaire en Libye contre les troupes de Kadhafi. Aussi, les yeux seront tournés vers le Japon et l'aide que doit encore apporter l'Union européenne face au tremblement de terre et à la catastrophe nucléaire. Surtout, ces yeux se verront comme dans un miroir, et la question des mesures à prendre sur le continent pour une plus grande sûreté des sites de production sera aussi posée.

Le Conseil européen ne manquera pas non plus de discuter de l'actualité au Portugal, qui sera représentée aujourd'hui par le Premier ministre démissionnaire José Socrates.

Pendant ce temps, au sommet tripartite...

Le sommet social tripartite a pour but d’assurer la participation efficace des partenaires sociaux à la mise en œuvre des politiques économiques et sociales européennes. Comme son nom ne l’indique pas, il rassemble quatre parties : les partenaires sociaux européens, les chefs de gouvernements (la présidence actuelle de l’Union et les deux présidences suivantes), la Commission et la présidence du Conseil européen. La Stratégie de Lisbonne, lancée en 2000, avait pour objectif de faire de l’UE l’économie la plus compétitive et la plus dynamique du monde d’ici à 2010. C’est dans cette optique que le sommet social tripartite a été conçu en 2002. Ce sommet se réunit deux fois par an, avant les Conseils de printemps et d’automne. D’autres réunions peuvent cependant avoir lieu de manière extraordinaire. Ce 24 mars, José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, László Andor, commissaire européen chargé de l'emploi, des Affaires sociales et de l'Inclusion (si, si, Inclusion), ainsi qu'Herman Van Rompuy, président du Conseil européen, et Viktor Orban, Premier ministre hongrois - pour la présidence du Conseil - se sont donc réunis avec les représentants des travailleurs et des employeurs européens. Les Premiers ministres et ministres de l'Emploi de la Pologne et du Danemark, qui assureront les deux présidences suivantes, ont également pris part aux débats. A l’issue de la réunion, les partenaires sociaux européens (CES, BUSINESSEUROPE, CEEP et UEAPME) ont convenu de la nécessité de resserrer la coopération économique et de réformer les marchés du travail. Ils ont aussi demandé à être associés à la définition des plans nationaux de réforme et à la mise en œuvre de la stratégie Europe 2020 dans son ensemble.

Le Parlement européen adopte la directive sur le permis unique de travail et de résidence pour les pays tiers

Le but avoué de cette proposition de directive amendée aujourd'hui lors de la session plénière du Parlement européen par 311 voix contre 216 contre (86 abstentions) est d'octroyer aux travailleurs non européens les mêmes droits que les citoyens de l'UE concernant la santé, la sécurité sur le lieu du travail, le temps de travail et les congés. Des voix s'élèvent à gauche pour critiquer la création de plusieurs catégories de travailleurs étrangers, et d'autant de règles de droits à travers ce nouveau permis. En effet, le « permis unique » exclurait les travailleurs saisonniers, les réfugiés et les travailleurs transférés au sein d'une même entreprise, qui seront couverts par d'autres directives européennes. La balle est désormais dans le camp du Conseil de l'Union européenne, lequel co-légifère avec le Parlement sur les questions liées à l'immigration.

Photos : ©Maxence Peniguet