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Reconnaissance de la Palestine : politique étrangère progressiste ou antalgique national ?

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Amélie Marin

Politique

[Opinion] Hier, la Suède a reconnu la Palestine en tant qu'État. Une première pour les États membres de l'UE. Mais une question demeure : comment cela va-t-il influencer le conflit en cours entre la Palestine et Israël ? Plongée dans l'imbroglio politique suédois.

« Aujourd'hui, le gouvernement a décidé de reconnaître l'État de Palestine. » La ministre des Affaires étrangères suédoise Margot Wallström a fait cette annonce en la qualifiant d'« étape importante qui confirme le droit des Palestiniens à l'auto-détermination ». La Suède servant d'exemple à d'autres pays de l'Union européenne. « Nous espérons que cela montre la voie à suivre à d'autres. »

Le monde a été choqué. La critique ne s'est pas faite attendre de la part des gouvernements étrangers, en particulier Israël et les États-Unis. L'ambassadeur de Suède a été convoqué par le gouvernement israélien. Dans un grand élan d'assurance et de défi, Wallström a proclamé que « les États-Unis n'ont pas à décider de la politique extérieure du gouvernement suédois ».

Que s'est-il passé en coulisses ?

Alors que la presse internationale cherche toujours à savoir ce que tout cela signifie, il est intéressant de s'arrêter sur ce qui se passe en coulisse en Suède. Mentionnons que la situation parlementaire actuelle en Suède est compliquée. Le gouvernement récemment formé est une coalition minoritaire composée de Sociaux-Démocrates, qui représentent traditionnellement le plus grand parti de la politique suédoise, et des Verts, qui font leurs débuts aux responsabilités. Les résultats aux élections ayant été serrés, le gouvernement a de toute façon besoin du soutien de la gauche pour faire passer ses propositions de lois au Parlement.

Il n'est pas improbable que la proclamation de la reconnaissance de la Palestine vise à plaire à la gauche, qui nourrit de grands espoirs quant à son intégration dans la nouvelle coalition après les élections de la mi-septembre. Bien que cela ne soit pas si inhabituel de la part des Sociaux-Démocrates tout comme de celle des Verts de proclamer leur soutien à la Palestine.

Exemple éclairant ou satisfaction du Parti ?

Tout comme David Cameron qui a été contraint de prendre des positions extrêmes envers l'Union européenne afin d'éviter les remous au Royaume-Uni, il est possible que Stefan Löfven (Premier ministre de la Suède, ndlr) et son gouvernement soient en train de défendre l'indépendance de la Palestine pour lisser les incohérences internes au Parlement suédois.

Les quatres partis de la précédente coalition dirigeante - deux modérés et deux libéraux - sont divisés sur la question. L'alliance a toujours condamné les actions d'Israël au cours des récentes attaques à Gaza, mais elle doit maintenant exprimer un soutien unanime à la Palestine en tant qu'État indépendant. Jan Björklund, le leader du Parti Populaire social-libéral, a contesté la déclaration du Premier ministre Löfven. On considéra même la question de savoir si reconnaître l'État était conforme à la Constitution ou non. Cependant, la Palestine est finalement reconnue.

Mais quelles répercussions va avoir cette reconnaissance suédoise sur le conflit israélo-palestinien ? Avant d'entrer dans un débat diplomatique et multilatéral pour savoir si la position de la Suède va avoir quelconque effet significatif sur le futur de la Palestine et sur le processus de paix, penchons-nous en arrière, prenons une grande inspiration et attendons que les politiciens règlent cela entre eux.

Translated from Recognising Palestine: Progressive Foreign Policy or Domestic Painkiller?