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Pourquoi les Européens doivent s’intéresser aux rumeurs françaises ?

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Société

Qu'il s'agisse d'info ou d'intox, la rumeur des déboires amoureux du président français née sur Twitter a passionné les médias en Europe, malgré l'absence de traitement en France. L'info européenne au secours des censures nationales ?

En France, seul le Journal du Dimanche a osé reprendre la rumeur qui court sur Twitter depuis une semaine : Carla-Bruni, la femme top-modèle du président français, aurait flirté avec le chanteur Benjamin Biolay lors d’un séjour commun en Thaïlande ? Et Nicolas Sarkozy aurait été cherché du réconfort chez la secrétaire d’Etat Chantal Jouanno ? 

Arnaud Lagardère, le propriétaire du JDD, est un ami reconnu de Nicolas SarkozyPire, l'hebdomadaire détenu par Arnaud Lagardère, le « frère » du président français, s’est vite auto-censuré en retirant l’article de son site web… C’est là que la presse européenne a débarqué avec ses grands sabots, du Daily Telegraph britannique à La Tribune de Genève, en passant par The Sun : les médias européens ne craignent pas, eux, de se faire poursuivre en justice, comme le porte-parole de Chantal Jouanno s’est dit prêt à le faire aux journalistes en France.

Vous me direz, les rumeurs sur la vie privée du président français ne devraient pas tant intéresser le quidam français, trop occupé à voter aux élections régionales, alors ne parlons pas des autres européens ! Pourquoi un citoyen italien, déjà noyé par les révélations de dérapages sexuels et verbaux de Silvio Berlusconi, devrait s’intéresser aux hypothétiques cornes du président français ?

la presse anglaise raffole des révélations sur les "grands" de ce mondeCe que l’on retient, c’est le paradoxe entre le silence des médias de référence français et l’attention des journaux européens. Beaucoup expliqueront ce silence en disant que ce n’est qu’un simple buzz, une info people non-vérifiée, bref, rien de sérieux. Mais pour la Tribune de Genève, ce silence s’explique « par l’influence qu’exerce le président sur les patrons de presse et de chaînes ». Le quotidien Suisse voit lui des « conséquences politiques » - comme l’absence du président français au Salon de l’Agriculture - derrière ce qui semble être a priori qu’une rumeur. Il fait donc un travail journalistique sérieux à partir d'une rumeur sur Twitter. Preuve que quand une information dérange dans un pays, les médias européens peuvent prendre le relais. C’est aussi un peu ça la construction européenne, non ?

 Photo : ©Ammar Abd Rabbo/Flickr