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Pour une réelle politique européenne en Syrie

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Bruxelles

Par Antoine Patoz Moins de deux cents kilomètres séparent la Syrie de Chypre et donc de l'Union européenne. La guerre est à nos portes et comme d'habitude les dirigeants européens n'arrivent pas à se mettre d'accord. Qui aider, comment aider, pourquoi aider. ?

Pour éclairer les responsables européens, la fondation Heinrich Böll a organisé, mercredi 24 avril, une conférence :« Qu'est ce que l'Union européenne peut faire en Syrie ?».

Les analystes de l'institut Böll ont publié en décembre une étude politique sur la situation syrienne et le rôle possible de l'UE. Animée par Annette Riedel (correspondante de Deutschlandradio à Bruxelles), la conference présentait les conclusions de l'article. Haid Haid ( Responsable du programme régional moyen orient à Beyrouth, institut Heinrich-Böll ) et Jan Jaap van Oosterzee (Conseiller en politiques et affaires publiques Moyen-Orient et dans le Caucase, IKV Pax Christi) présentaient leurs conclusions. Quatre représentants des institutions étaient la pour débattre de ces conclusions : Monsieur Luchner de la commission, mesdames Sargentini et Schaake eurodéputées et Madame Salvador- Garcia du service de l'action extérieure de l'Ue.

Deux ans de conflit, deux ans d'absence de l'Europe

Ce qui a commencé il y a deux ans comme une révolution pacifique s'est depuis transformée en une effroyable guerre civile. Accroché à son pouvoir, Bachar el-Assad n'a jamais voulu entendre les réclamations de son peuple. Il ne contrôle plus à présent que l'est du pays et Damas. Difficilement l'opposition s'est organisé pour commencer d'ores et déjà à penser l'après. C'est dans ce but que, le 11 novembre 2012, s'est crée La Coalition nationale des forces de l'opposition et de la révolution (CNS) qui se veut l'autorité politique de transition syrienne. Elle cherche à fédérer toutes les opposants pour leur offrir une légitimité internationale.

L'union européenne se devait de réagir. Ce qu'elle a fait : dans le désordre et sans efficacité réele Elle a certes dénoncé les massacres, lancé de appels au calme, et privé quelques sociétés syriennes de leurs avoirs en Europe. Mais sur le terrain, rien ou presque. L'Union a autorisé les importations de pétrole dans les zone contrôles par les insurgés.

Cette inaction coûte chaque jour des vies. A tel point que Laurent Fabius, ministre des affaires étrangère français, a récemment déclaré :"la position que nous avons prise, avec François Hollande, c'est de demander la levée de l'embargo sur les armes". Il a par ailleurs ajouté que si l'unanimité n’était pas obtenue au niveau européen , la France et la Grande-Bretagne pourraient se désolidariser de leur voisins et passer outre le désaccord européen.

La résistance amoindrie

Actuellement la situation est catastrophique. Les bombardements sont plus fréquents et plus meurtrier que jamais. Les occidentaux soupçonnent (voire accusent) l'armée de Bachar el-Assad d'utiliser des armes chimiques, notamment le sarin.

Le leader du CNS, Ahmed Moaz al-Khatib, reconnu pour sa neutralité a démissionné la semaine dernière. Sa proposition de négociations avec le régime d' Assad en janvier dernier avait soulevé une vague d'espoir. Sa démission pose la question de la stabilité de la résistance et de sa légitimité

Si les occidentaux n'arrivent pas à se mettre d'accord sur le soutien à apporter aux rebelles, c'est, entre autre, à cause de la participation des salafistes au conseils de résistance. Ils sont accusés de nombreux attentats suicide dans la capitale. Notamment celui qui a tué le beau frère du président, radicalisant encore peu plus ce dernier.

Remettre l'humain au coeur du problème

Les auteurs de l'article insistent dans leurs conclusions sur la place de l'humain. On oublie effectivement un peu trop souvent la souffrance des populations civiles. C'est pourquoi, il faut punir les criminels de guerre. Le conseil de sécurité devrait renvoyer devant le TPI le cas syrien. Ce serait un signe fort envers les opposants et accélérerait peut être la départ de Assad. Seul problème les russes la soutiennent et ne voteront jamais en faveur de son départ.

Réalistes, les auteurs de l'article savent qu'une intervention militaire terrestre est très improbable, après les échecs des opérations en Afghanistan et en Irak. La demande du conseil de résistance de création d'une zone de non survol n'a pas été entendu par les occidentaux. Aussi les syriens devraient pouvoir se défendre eux même.Les auteurs soutiennent donc la France et l’Angleterre qui ont reconnu les premiers le CNS et qui sont les seuls à vouloir l'armer

Enfin, il faut mettre en place une aide humanitaires solide. Mais à qui s'adresser ? Comment quantifier l'aide ? L'aide humanitaire se doit d'être neutre, doit on aider les partisans de Bachar el-Assad. ? Reconnaissant la complexité de la question, les auteurs n'offrent pas de réponse mais se posent une autre question : Ne devrait-on pas ouvrir les frontières européennes aux réfugiés syriens ? N'est-ce pas l'occasion d'une nouvelle politique commune ?


Pour les auteurs le salut de la Syrie passe par le CNS. L'Europe doit donc l'aider à vaincre le régime d'Assad. Elle sera alors en phase avec ses idéaux.