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Parlez-vous le « Twitter » ?

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Tour de babelCulturePolitique

Tweet, tweet. Pendant les deux guerres mondiales, c’étaient les pigeons voyageurs qui convoyaient de courts messages, parfois vitaux, quand les lignes électriques étaient coupées. Aujourd’hui, c’est Twitter et ses messages à 140 signes qui joue le rôle du messager… À condition d’en maîtriser la langue. Petit tweetionnaire à l’usage des Européens.

Pour beaucoup de citoyens dans le monde, Twitter est un moyen de contourner des médias censurés, une information sous contrôle. Ainsi, pour son rôle pendant les manifestations iraniennes, Twitter a remporté le prix pour la liberté d’expression délivré par l’Index on Censorship (organisme britannique de défense de la liberté d'expression) dans la catégorie nouveaux médias.

 Le Twitter européen : humanitaire et festif

Mais En Europe, pas (trop) de censure médiatique à l’Iranienne, alors comment expliquer le succès de Twitter ? Chez les Britanniques, les « tweets » (« gazouillis ») émis par les stars, entre Lilly Allen et Stephen Fry (1.412089 followers), y sont pour quelque chose. Les « celebritweet » (célébrités qui tweetent) ont sûrement contribué à faire de Londres la ville qui tweete le plus d'Europe. Car l’oiseau Twitter, lancé par Jack Dorsey le 21 mars 2006 à San Francisco, s’acclimate bien en Europe. Si à Paris, on compte 4.500 tweets journaliers en 2009, c'est bien peu face aux 17.300 de Londres. Amsterdam en compte 6.300, Madrid 6.000. Les « twittos » (personnes qui tweetent) sont si enthousiastes qu’ils se sont réunis le 12 février 2009 dans 202 villes du monde dans des Twestivals locaux, organisés au profit d’organisations humanitaires comme concern. Le #Twestival a levé plus d’1.1 million de pounds au cours des 14 derniers mois. Bref, Twitter sait comment parler aux Européens : fête et bonne conscience, un duo gagnant !

 Tweetionaire ou twictionnary ?

L'affiche du Twestival de l'île de WightUn Twestival a aussi été organisé à Paris le 25 mars,  pour la deuxième édition du Global Twestival, mais côté Français, on est plus beaux parleurs qu’acteurs. Dans le pays de Molière, qui n’aurait pas survécu dans un monde en 140 signes, les « twitterowicze» comme les appellent les polonais (« personnes qui tweetent ») peuvent donc « créatwitter » de nouveaux mots pour nourrir un « tweetionnaire » : « l’abécédaire impertinent de Twitter ». Question de bon sens. 140 signes oblige, mieux vaut des mots courts si on veut y lancer de grandes idées. Alors désormais, on « tweetionnent » le dimanche, (aller à des auditions pour « danser le tweet »). D'autres, plus libertins, préfèrent se balader nus en envoyant des «  twitpics » à leurs « followers » : ils « Nuvitwittent ». Moins fumeux mais plus conviviaux, les Belges seraient à l'origine des « twunch » (contraction entre « Twitter » et « lunch »), des petits comités qui invitent les « twittos » à se réunir dans la vraie vie pour gazouiller sans ordinateur ou I-phone interposé.

Attention à l'indigestion de néologismes !

Tout n’est pas « twitterable » (diffusable sur Twitter) pour autant. Car à force de « twitter shitter » (« twitter pour tout et rien »), on risque toujours de terminer « twittwat » (personne qui n’a pas de followers). Avis aux personnalités politiques, les « politwitter », qui font de plus en plus usage de leur I-phone pour se rapprocher de leurs citoyens-électeurs : « twittowanie» (écrire sur Twitter en polonais) peut améliorer son image, à condition de ne pas passer pour un « occasionitter » (tweeter occasionnel). Enfin, pour ceux qui n’ont rien compris à la nouvelle novlangue en cours sur le site de micro-blogging, pas de panique ! Hormis le tweetionnaire français, un Twictionary et/ou un Twittonary sont à votre disposition, bande d’amateurs !

@Pour ceux qui haïssent les #néologismes, vous êtes priés de ne pas lire ce message.