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Parlez-vous européen?

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Bruxelles

Par Davide Cacciatore Ils ont entre 14 et 20 ans. Ils viennent de 11 pays différents. Ils se sont donnés rendez-vous à Bruxelles pour «Parler européen». Ils, ce sont les finalistes du concours «Do you speak european?». Organisé par l’Assemblée des Régions d’Europe (ARE), il s’est déroulé ce mercredi 19 mai aux Halles Saint-Géry.

Onze équipes de cinq personnes ont réalisé une performance artistique de 5 à 7 minutes pour montrer leur vision de l’Europe. Au final, une seul équipe gagnante, mais une expérience unique pour les 55 jeunes qui ont participé au concours.

Do you speak european 2Tout d'abord, « Parler européen » ça veut dire quoi ? Pas facile à dire, même dans le jury les avis divergeaient : pour Ali Jean Eric Alira, représentant régional de Basse-Silésie (Pologne), c’est «véhiculer la culture commune européenne». Pour lui, «parler une langue européenne revient à parler européen». Charlotte Kudé, Présidente du Réseau régional des jeunes de l’ARE, elle, voit plutôt cela comme «une coopération entre des cultures ne partageant pas la même langue». Bref, chacun sa façon de voir. Et ça reflète bien l’Europe au final, non ?

Présentations différentes, préoccupations communes

Mais revenons au concours. Quelle vision de l’Europe ont les jeunes Britanniques, Croates, Français, Hongrois, Moldaves, Norvégiens, Portugais, Roumains, Suédois, Turques et Belges ? Le moins que l’on puisse dire, c’est que la diversité était de mise dans les présentations: les Britanniques mettent en scène un débat entre pro et anti-européens dans lequel l’anti-européen fini par être convaincu des bienfaits de l’Europe; les Suédois s’alternent pour présenter les points importants de leur Europe idéale, les Roumains font un tour d’Europe en chansons qui se termine par un « We are family », les Turques jouent l’intégration dans l’Europe en dansant, les Portugais combinent discours, danse, chant, langage du corps pour raconter l’histoire de l’Europe… Comme le constate Pierre Gérard, attaché aux relations extérieures de la région de Bruxelles-Capitale, organisatrice du concours, « les performances correspondent bien à la mentalité des pays, mais on peut remarquer que les préoccupations des jeunes sont à peu près identiques partout ».

Rencontres de cultures

Au final, c’est la performance de l’équipe belge qui aura mis d’accord le jury. Celui-ci a beaucoup apprécié le message de solidarité qu’a voulu transmettre l’équipe belge. «Ils ont parlé du quotidien plus que de grand idéaux » explique Ali Jean Eric Alira. Taoufik, l’un des membres de l’équipe victorieuse explique : «on vient tous d’un quartier difficile. Le théâtre est une façon de nous exprimer, de montrer notre vécu. On a voulu parler de l’égalité entre les gens : on a montré que les femmes existent aussi, que les Musulmans ne sont pas tous des terroristes, qu’il ne faut pas jeter les mendiants…». Et tout ça avec très peu de paroles : «on parle très mal anglais, alors on a préféré mimer…et dire quelques mots de temps en temps !».

Mais au-delà du concours, la richesse de cette journée résidait surtout dans la rencontre entre des jeunes européens. D’ailleurs, des liens se sont créés. Peu après leurs numéros respectifs, Christian le Suédois discute avec Cristina et Alexandru, les Roumains. Pour Cristina, ces rencontres permettent une plus grande compréhension des autres cultures. Alexandru parle d’un «supermarché culturel où l’on met en contact des jeunes qui ne se seraient jamais rencontrés». Pas loin, les Brittaniques Jack, Flinn et Willow abondent dans le même sens: «on a eu des conversations très intéressantes avec les membres d’autres équipes» explique Flinn. Provenant d’un des pays les plus eurosceptiques, Jack est un Européen convaincu : «au plus t'en apprends sur l’Europe, au plus tu deviens pro-européen» explique-t-il. Quant à l’équipe du Portugal, Joanna raconte : «nous voulions nous sentir Européens». Liliana embraie «c’est aussi une façon de voir ce que les autres jeunes pensent de notre pays».

Personne n'est reparti les mains vides. Les membres de l'équipe gagnante avec un iPod, les autres avec des cadeaux et tous avec le sentiment que l’Europe rapproche les jeunes. Et comme le dit si bien la banderole arborée par les membres de l’équipe turque à la fin de leur numéro : «Il y a beaucoup à apprendre l’un de l’autre».