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Moldavie : un nouveau défi pour l'UE

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Le 1er décembre, l’Europe garantira la stabilité de la frontière moldavo-ukrainienne avec le déploiement d’une mission d’aide à la gestion des frontières. Une étape-clé pour isoler la région dissidente de Transnistrie et renforcer l’élargissement de l’UE.

En ouvrant ses frontières vers l’est, l’Union européenne est partie à la rencontre de défis inédits et parfois imprévus, rencontrant sur son chemin des réalités radicalement éloignées de son vieux cœur occidental. La Moldavie incarne la plus emblématique de ces réalités. Petit Etat niché entre la Roumanie et l’Ukraine, deux pays où flotte déjà un parfum d’Europe, elle se trouve aujourd’hui vacillante entre deux mondes aux histoire différentes : l’UE et la Russie, à laquelle Chisinau, sa capitale, était rattachée avant le démembrement de l’Union soviétique en 1989.

50 douaniers et 7 millions d’euros

La Moldavie, gouvernée par des communistes plus que jamais ouverts vers l’ouest, reste malgré tout un pays scindé, en raison notamment du problème du statut de la Transnistrie. Cette région à la frontière de l’Ukraine, s’est auto-proclamée république autonome en s’inscrivant directement dans la mouvance d’un régime pro-russe, encouragé par la présence de nombreuses troupes envoyées par le Kremlin.

Pour remédier à ce contexte tendu, une initiative européenne inédite a été lancée : la mission d’aide à la gestion des frontières, impulsée par Benita Ferrero-Waldner, Commissaire européenne aux relations extérieures et à la politique européenne de voisinage. La mission qui commence le 1er décembre, prévoit l’envoi de 69 agents des douanes qui travailleront de concert avec 50 officiers locaux. Coût de la mission : 7 millions d’euros. L’objectif est clair : renforcer le contrôle de la frontière entre la Moldavie et l’Ukraine, tout en aidant les forces de police locales et en empêchant les activités illicites de prospérer. L’opération devrait surtout permettre d’isoler le régime de Transnistrie, qui tire son pouvoir déstabilisateur d’activités illégales comme la vente d’armes, à des terroristes internationaux notamment. Et démontre un goût particulier pour le marché florissant de la traite d’organes et d’enfants.

Des voisins encombrants

Pour faciliter l’émancipation de la Moldavie et son rapprochement vers Bruxelles, il est nécessaire de déjouer les plans de Moscou. La Russie s’obstine et refuse en effet de retirer ses troupes de Transnistrie. Les déclarations du représentant russe pour l’UE à Bruxelles, Vladimir Chizhov, sont sans ambiguïtés et pour ne pas dire dédaigneuses. « Les accords sur les frontières ne regardent pas la Russie et l’Europe. Il s’agit de questions bilatérales qui concernent plutôt la Russie et ses voisins. »

L’enjeu pour la nation moldave -4 millions d’habitants dont un quart a émigré indifféremment vers l’est et l’ouest-, c’est finalement le choix entre deux modes de développements opposés : rester fidèle à la puissante Russie, à laquelle sont liés la plupart de ses intérêts économiques actuels ou pénétrer dans une nouvelle sphère d’influence qui lui promet, en échange, davantage d’investissements productifs et un système plus démocratique.

Concernant l’Europe, c’est sa stratégie d’intégration politico-économique même qui est mise à l’épreuve. La mission de la Commission européenne n’est qu’un premier pas, peut-être le seul pour le moment compatible avec les aspirations européennes balbutiantes du gouvernement moldave. Et avec les contraintes d'un réseau mafieux étendu et d'une contrebande massive. Ce premier pas voit d’ailleurs clairement ses limites : 119 hommes déployés le long d’une frontière de 1200 km, bordant un pays instable et en proie à la corruption représentent décidément bien peu de choses. Mais au vu du vent européen qui souffle sur les pays limitrophes de son territoire, l’UE pourrait profiter de la situation et amorcer un processus efficace de rapprochement. Et de démocratisation.

Translated from Missione europea in Moldova: la nuova sfida