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Manifestation de soutien au peuple grec à Paris

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Athènes

©Stylianos Amargianakis

Samedi 18 février a eu lieu une journée internationale de soutien au peuple grec qui subit une politique d’austérité administrée par le gouvernement sous pression de la zone euro. L’appel avait notamment été relayé sur les réseaux sociaux pour informer et mobiliser en vue desrassemblements et manifestations qui étaient organisés.

A Paris c’est près de deux mille personnes qui se sont rassemblées dès 14h sur le Parvis des droits de l’homme, au Trocadéro. Des pancartes brandies par les manifestants affichaient les slogans : « Nous sommes tous grecs », « Solidaires du peuple grec », « FMI dégage ». Les manifestants, de tous âges, ont ensuite défilé jusqu’à l’ambassade de Grèce, puis ont finalement rejoint vers 17h l’Assemblée Nationale. Dans le cortège, le slogan « Ψωμί, παιδεία, ελευθερία » (Du pain, de l’éducation, de la liberté) a souvent retenti sur tout le trajet dans la bouche de Grecs mais aussi de nombreux Français philhellènes.

« Je suis venu pour dire aux Grecs qu’ils ne sont pas seuls, affirme Laurent, il est temps que les politiques européennes cessent de sacrificer les citoyens sur l'autel de la finance. »

« Je suis ici par solidarité avec le peuple grec, parce que c'est honteux ce qui se passe, parce que les banques et la troïka les mettent à genoux », clame Marie. « Ce n'est pas l'idée que je me fais de l'Europe, moi je suis pour une Europe solidaire, pas du tout pour une Europe qui dépouille les peuples au bénéfice de quelques uns et surtout des banques », ajoute-t-elle. « Je voudrais que tous les peuples se rendent compte de ce qui se prépare, aujourd'hui c'est la Grèce, demain c'est l'Espagne et après-demain c'est la France. »

tanea-manifParis-18fev2012.JPG ©Ta Nea Online

SolidairesduPeupleGrec_FrederiqueBouvier_18fev2012.jpg ©Frédérique Bouvier

La population grecque est aujourd’hui soumise à une cure d’austérité sans précédent dans une union économique et monétaire, la zone euro, qui ne ménage pas les citoyens pour répondre à ce qui est appelé la crise de la dette. Si l’austérité est imposée dans de nombreux pays européens, la Grèce et les Grecs en font les frais comme aucun autre. D’après Eurostat, un Grec sur trois vit aujourd’hui en-dessous du seuil de pauvreté, seuls certains pays d’Europe de l’Est sont plus pauvres. Et c’est sans compter avec la nouvelle batterie de mesures exigée par la Troïka (FMI, Union Européenne, Banque Centrale Européenne) et adoptée le 12 février par le parlement grec. Cette nouvelle potion amère inclut une baisse du salaire minimum de 22 % – 32 % pour les moins de 25 ans – dans le cadre d'une déréglementation générale du marché du travail qui devrait aussi déboucher sur des baisses de salaires dans le secteur privé ; et aussi des coupes dans les pensions de retraites complémentaires ; la suppression dans l'année de 15000 emplois publics ; une réduction des dépenses de santé ; une hausse des impôts immobiliers, etc. Ces mesures draconiennes sont imposées par les créanciers en échange d'un nouveau plan d'aide de 130 milliards d'euros.

1967Tanks-2012Banques_FrederiqueBouvier_18fev2012.jpg ©Frédérique Bouvier

D’autres rassemblements ont eu lieu dans de nombreuses petites et grandes villes françaises. A Marseille plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés sur le Vieux-Port avant de marcher jusqu’au Consulat grec. A Millau dans l’Aveyron soixante personnes se sont rassemblées devant la sous-préfecture. En Europe l’appel a été aussi entendu notamment à Berlin, Londres, Edinbourg, Amsterdam, Bruxelles, Rome, Milan, Barcelone, Nicosie…

Cette initiative de solidarité envers la Grèce a débuté en France dans la région de Nantes via l’Appel de Nantes (http://jesuisgrec.blogspot.com), où des centaines de citoyens ont demandé à prendre la nationalité grecque en signe de soutien contre la « dictature des marchés » et pour dénoncer les mesures d’austérité imposées. Ils étaient présents samedi dans les rues nantaises à l’occasion de cette journée internationale de soutien au peuple grec.