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Libertas : le premier vrai parti européen ?

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Les élections européennes de juin 2009 sont une étape décisive pour l’avenir des relations entre l’Irlande et l’Union européenne. Après le rejet du traité de Lisbonne par referendum en juin 2008, on peut se demander si les Irlandais éliront une majorité de députés eurosceptiques ou s’ils se montreront favorables à l’intégration et à la cohésion européenne.

Le gouvernement en exercice est actuellement au plus bas dans les sondages, enregistrant 22 % seulement d’opinions favorables, le plus mauvais score jamais obtenu. Plutôt que de voter dans une perspective européenne, il est fort probable que la population irlandaise profitera du scrutin de juin pour manifester massivement son mécontentement à l’égard du gouvernement. Mais adopter une telle attitude serait une erreur. En effet, les élections européennes de début juin offrent une chance unique aux Irlandais de convaincre leurs voisins européens qu’en dépit de leur réaction négative au referendum de juin 2008, ils demeurent très favorables à l’Union européenne et sont conscients que l’adhésion à l’UE a apporté des avantages significatifs à leur pays.

Se redorer le blason européen

Après le rejet du traité de Lisbonne, les commentaires sont allés bon train. On a notamment reproché à l’Irlande d’avoir plongé l’Union européenne dans le chaos alors que le pays ne représente que 1 % de la population européenne. Il a même été question d’une Europe à deux niveaux, d’un côté les 26 Etats-membres, de l’autre l’Irlande. Il va sans dire que si le pays veut faire taire les rumeurs, la population a tout intérêt à privilégier une position pro-européenne au prochain scrutin. Bien sûr, il n’y a aucune obligation et il est hors de propos de vouloir exercer de quelconques pressions sur les Irlandais. Cela dit, sachant que par le passé, l’Irlande s’est montrée très largement pro-européenne (mis à part pour le traité de Lisbonne), il n’y a pas de raison que le pays réagisse autrement.

Autre élément important dans la perspective des élections de juin : Declan Ganley, le principal opposant au traité de Lisbonne, brigue un siège à Strasbourg et a créé en Irlande son propre parti, le Libertas. Lors de la campagne précédant le référendum, Ganley s’est vu reprocher à plusieurs reprises d’employer des tactiques d’intimidation et de manipuler certaines informations afin d’étayer ses thèses. Son apparition subite sur la scène publique a suscité dans les médias de nombreuses interrogations, toujours d’actualité, sur ses intérêts commerciaux et sur l’origine de sa fortune personnelle.

Tactique continentale

Or, l’influence de Declan Ganley ne se limite pas à l’Irlande. L’homme d’affaires a récemment créé un pendant allemand de son parti : le Libertas Partei Deutschland ; il espère que le scrutin européen se muera outre-Rhin également en un referendum déguisé sur le traité de Lisbonne. Libertas compte présenter des candidats aux élections européennes au Royaume-Uni, en République tchèque, en France et maintenant en Irlande. En dépit de la polémique autour de la reconnaissance de Libertas en tant que a parti européen, le Bureau du Parlement lui a finalement accordé ce statut en février dernier. Mauvaise nouvelle pour le Parlement qui, ces dernières années, a vu croître le nombre des groupes eurosceptiques, tels que feu Identité, tradition et souveraineté et le Groupe pour l’Europe des démocraties et des différences, ainsi que Indépendance/Démocratie toujours présent sur l’échiquier européen. On peut légitimement se demander si Ganley aura recours aux mêmes tactiques que lors du referendum sur le traité de Lisbonne. Le cas échéant, il ne se limitera pas à l’Irlande mais œuvrera cette fois-ci dans toute l’Europe. 

Image cédée par l'Europe en DébatLa publication de cet article est le fruit d'un partenariat entre Eudebate2009.eu et le blog ARTE - L'Europe en débat - édité par les élèves du Collège d'Europe à Bruges.  Ce blog aborde en français et en anglais l’actualité européenne sur une base thématique. Son équipe, composée d’étudiants, assistants et professeurs du Collège, privilégie dans ses analyses la comparaison, la mise en perspective et le recul.

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Translated from Libertas: eurosceptic, but first real europarty?