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L’Europe vacille encore, entre courage et modestie

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Politique

L’Union européenne a une nouvelle fois privilégié la logique d’Etats aux objectifs communs. Avec la nomination du belge Van Rompuy au poste de président du Conseil européen, la maladie européenne a encore frappé, explique le président de la Fondation Robert Schuman, Jean-Dominique Giuliani. Débat.

Les félicitations sont venues de Washington, des Tories britanniques et de Pékin ; elles n'étaient pas que diplomatiques. Pour leurs nominations à la présidence du Conseil européen et à la fonction de Haut Représentant pour la Politique étrangère et de Sécurité commune, les Chefs d'Etat et de gouvernement ont fait le choix consensuel de la modestie plutôt que celui courageux de la puissance et de son incarnation. Ils ont déçu l'opinion européenne en lui adressant un très mauvais signal quant à leur volonté de traduire en force politique le poids réel que l'Europe a acquis dans le monde. 

Elle voulait un message d'unité, elle a un spécialiste de la diversité. Elle réclamait une diplomatie européenne plus indépendante, elle hérite d'une Britannique. Sans insulter l'avenir - les personnalités peuvent toujours se révéler - constatons néanmoins qu'a encore frappé la plus grave des maladies européennes, celle qui conduit si souvent l'Union à décider en fonction de ses contraintes internes et de la logique des Etats, plutôt qu'au regard de ses besoins objectifs communs, qui sont désormais prioritairement extérieurs. 

Est-il encore temps d'enrayer l'épidémie et de sauver le modèle européen ? Le vaccin de Lisbonne s'est montré inefficace. Seule la volonté pourra sauver le patient. En son absence, cette décision apparaîtra très vite comme une erreur historique.