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Le syndrome de la fièvre acheteuse

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Default profile picture mireille vachaumard

Il touche davantage les femmes que les hommes, les adultes que les adolescents. Il y a les acheteurs compulsifs, ceux qui culpabilisent, ceux qui n'ont pas les moyens… Joies et misères d'une drôle d’addiction.

Que celui qui n'a jamais contracté le virus du shopping au moins une fois dans sa vie lève le doigt ! Seul ou accompagné, pour célébrer un examen, un anniversaire ou par simple envie d'acheter quelque chose d'utile. Ou de superflu. Pas étonnant que la carte de crédit glisse de façon magique du portefeuille pour atterrir directement dans les mains de la caissière. C'est tellement simple, en une fraction de seconde, le tour est joué !

Peu importe s'il s'agit de vêtements griffés ou d'articles cheap but chic achetés sur un marché. En revanche, si l'objet convoité est une robe Dolce & Gabbana, un téléphone portable dernier cri ou un sac Gucci, les choses se compliquent. Il s'agit du « shopping compulsif » ou de « la fièvre acheteuse », comme l'a définie pour la première fois en 1915 le psychiatre allemand Emil Kraepelin (à qui l'on doit aussi la découverte de la schizophrénie ou la maladie d'Alzheimer). Le plaisir d'acheter se transforme alors en une véritable dépendance qui peut générer, pêle-mêle, culpabilité, honte, stress, problèmes dans les relations sociales et professionnelles, malaises au sein du couple et de la famille ou graves difficultés financières. Selon un rapport de la Fondation italienne Zancan dépendant de l’ONG Caritas, l'Italie serait très concernée par le phénomène : entre 1 et 8 % de la population adulte souffrirait de shopping compulsif, « plus particulièrement les femmes entre 35 et 45 ans ».

Pour trouver le bonheur, achetez !

Les spécialistes diagnostiquent cette pathologie de plusieurs façons. On fait du shopping par nécessité (« j'achète utile »), par pur hédonisme (« J'achète pour le plaisir »), pour suivre la mode (« j'achète pour être tendance ») ou bien pour soulager un problème inconscient (« j'achète pour combler un manque», « j'achète pour me remonter le moral » etc…). Ces dernières raison font d’ailleurs office de clés analytique utiles pour interpréter les différents types d'achats incontrôlés.

Selon les psychologues, il existe différentes grilles de lecture. De la « stratégie mise en place pour soulager un état dépressif sous-jacent », réponse simple et immédiate pour combattre « tristesse, solitude, frustration ou colère » et accéder au « bonheur et à la sensation de pouvoir et d'efficacité » (J. Lejoyeux), jusqu'au shopping utilisé « pour remonter sa propre estime et lutter contre la frustration et l'humeur dépressive » (R.J. Faber et T.C. O’Guinn) ; du déficit en sérotonine (substance produite par le cerveau qui contrôle l'impulsivité et l'humeur générale) jusqu'à l’achat en tant que rite propitiatoire censé « protéger d'une angoisse bien précise. Par exemple, derrière la manie - presque systématiquement féminine - d'acheter des vêtements, se cache parfois la crainte de ne pas être assez désirable ou attirante » (D. Pasca)..

Les hommes aussi

Si le shopping compulsif concerne généralement les femmes, des études récents sur le comportement humain ont quelque peu écorné le mythe. En effet, les hommes, à l'instar du beau sexe, savent aussi dilapider leur argent dans des achats le plus souvent inutiles et coûteux. Une enquête menée par le Professeur Koran de l’Université américaine de Stanford démontre que la « fièvre acheteuse » féminine concerne en premier lieu les vêtements, suivis des produits cosmétiques, des chaussures et des bijoux, tous ces objets ayant trait à l'image. Les hommes, en revanche, privilégient tout ce qui symbolise pouvoir et prestige : téléphones et ordinateurs portables, équipements sportifs…

Si vous persistez toutefois à considérer le shopping comme une tare féminine, mieux vaut le faire dans la bonne humeur. Aux acheteuses incorrigibles, il est conseillé de lire « Confessions d'une accro du shopping » de l’Anglaise Sophie Kinsella. Elles se reconnaîtront aisément dans la jeune héroïne, Becky, véritable panier percé, mais aussi dans « Retail therapy » de Amanda Ford où, à l'aide d'anecdotes amusantes, de tests d'autoanalyse et de listes de priorités, elles apprendront à dépenser ...de façon plus raisonnable.

Translated from La sindrome di Shopping