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Le scandale de la « marque Roumaine » : prochaine étape, la marque des Rroms ?

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wildcat

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La marque roumaine, créée avec l’argent de l’Union européenne, a finalement été lancée au pavillon roumain de l’exposition mondiale de Shanghai le 29 juillet dernier. La campagne « Explore the Carpathian garden » (« Découvrez le jardin des Carpates ») n’a pas suscité l’enthousiasme général, loin de là.

A partir du 29 juillet, les touristes provenant d’Europe et au-delà devraient reconnaitre la Roumanie grâce à son nouveau logo vert, représentant une feuille, qui promeut ainsi sa nature et sa biodiversité. A l’échelle mondiale, la Roumanie rejoint des pays tels que les Maldives, la Nouvelle-Zélande ou la Norvège, en exposant sa « beauté naturelle » . A l’inverse de ceux qui se valorisent via les arts et la culture, comme la France et l’Italie.

Le logo qui a  prétendument coûté au ministère du tourisme roumain 1 million euros est d’ores et déjà critiqué car il ressemble étrangement à une image provenant d’une base de données. Les blogueurs roumains ont poussé le vice si loin qu’ils ont trouvé un logo similaire à vendre en ligne pour le prix de 250 euros. Mieux ! La ministre du tourisme elle-même a établi une ressemblance flagrante avec le symbole d'une firme de transport au Royaume-Uni. Enfin, en février 2010, l’Union européenne avait édité dans la même veine un symbole graphique verdoyant crée par un étudiant allemand pour l’alimentation organique : « l'Euro leaf ».

La nouvelle marque de fabrique roumaine provient de la même compagnie (basée en Espagne) qui avait créé le célèbre logo Espanya. S’identifier à Joan Miro et à une image ensoleillée avait marché pour les Espagnols, mais la campagne roumaine n’a jusqu’alors pas capturé l’imagination locale. Alina Popescu, qui dirige son propre commerce et son agence de publicité en Roumanie, a déclaré catégoriquement dans un article de son blog : « cette campagne n’apportera pas de touristes en Roumanie puisqu’ils continuent d’avoir des problèmes pour identifier les Carpates comme faisant partie de la Roumanie. » La journaliste Sabin Orcan donne un avis similaire dans le journal national Adevarul : « Nous essayons en vain de convaincre les étrangers de visiter le jardin des Carpates. Nous échouons car une fois qu’ils y sont, ils ne voient que la beauté des paysages et l’hospitalité locale est "pimentée" par des nids de poule, des déchets et des chiens errants. Enfin comme beaucoup, d’autres désagréments les accompagnent tout au long du chemin de l’aéroport jusqu’à leurs chambres d’hôtel. »

Dans tous les cas, les 73 millions d’euros alloués à la campagne ne se destineront probablement pas à un effort de « relooking » via les agences de relation publique en Grande Bretagne. Le 3 Août, une enquête menée par The Guardian au Royaume-Uni a révélé que Londres est la capitale du « rebranding », ayant principalement changé l’image des nations aussi diverses que celles détenant le record des pires conditions des droits de l’homme, telles que l’Arabie Saoudite ou la Chine. Imaginez si le gouvernement avait pris un pourboire sur le marketing et avait fait allusion au slogan de la Slovénie en 2007, « I feel S’LOVE’NIA ». Se concentrer sur « les Rroms » en Roumanie aurait été une manière infaillible de renverser toutes les diatribes politiques actuelles contre la communauté. Et peut être de jouer sur une valeur touristique différente.

Photo de Une prise à Brasov, dans le sud des Carpathes (Photo: ©Kinderash/ Agapie Camil/ Flickr)

Translated from 'Branding Romania' scandal: next step, brand Roma?