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Le plan d’aide à l’Irlande ne suffit pas à Moody’s

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Bruxelles

Par Alice Préat L'Irlande a vu sa notation dégradée ce vendredi par l’agence Moody’s. Cet abaissement intervient après celle, fin novembre, de l’agence S&P et une autre, la semaine dernière, de Fitch et coïncide avec le Conseil européen dominé par les discussions sur la stabilité financière. Les pays européens n’échappent pas aux regards vigilants des agences de notation.

Après les menaces d’abaissement envers la Belgique et l’Espagne, certaines agences sont passées à l’acte concernant l’Irlande. La première était S&P qui avait abaissé sa note de deux crans fin novembre. Récemment, Moody’s et Fitch. Cette dernière a relancé le mouvement en faisant chuter la note de l’Irlande de trois crans la semaine dernière. Elle a été suivie, vendredi 17 décembre, par Moody’s qui a décidé quant à elle que l’Irlande descendrait de cinq crans sur son échelle ramenant le pays à une note de qualité moyenne inférieure. À cet emplacement, on estime que l’emprunteur n’est pas de grande qualité mais tout de même apte à faire face à ses obligations.

Les notations financières ou notations de la dette expriment l’appréciation du risque de solvabilité financière (d’un État, mais aussi d’une entreprise ou d’une opération) et les perspectives de remboursement envers les créanciers. Il s’agit donc d’un outil essentiel pour les investisseurs qui possèdent grâce à cette note une idée du risque qu’ils prennent lors d’un investissement.

Dans le cas de l’Irlande, les agences estiment que l’accord conclu avec le FMI et l’Union européenne concernant un plan de sauvetage ne suffisent pas à rassurer les marchés. D’autant plus que le plan s’accompagne, en échange, de mesures d’austérité pour l’Irlande, qui interviennent juste après le coût exorbitant que le pays a dû payer pour le sauvetage des banques cet automne. Et enfin, l’agence Moody’s s’inquiète également de la dette irlandaise qui, selon elle, risque de s’élever jusqu’à 120% du PIB en 2013.

La notation qu’a donné Moody’s à l’Irlande est assortie d’une perspective négative, ce qui veut dire qu’une nouvelle baisse n’est pas impensable à court ou moyen terme. Cela va à l'encontre de l'optimisme de rigueur au terme de ce Conseil. Alors que le président français Nicolas Sarkozy affirmait ce vendredi ne pas comprendre cette décision, le premier ministre irlandais Brian Cowen la qualifiait de décevante et excessive. Invitant les journalistes à se tourner directement vers Moody's pour comprendre les raisons de ce nouveau classement, Cowen rappelle que les agences de notation ont des "opinions" alors que lui et les européens s'occupent de la situation économique réelle.