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Le marathon bruxellois de Joe Biden

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Bruxelles

Joe Biden aura passé 72 heures sur le sol belge. Le Vice-président américain est passé de rencontre en rendez-vous et de poignée de main en poignée de main. Le jeudi 5 mai, Joe Biden s’est entretenu avec Anders Fogh Rasmussen, le secrétaire général de l’OTAN, et le président permanent du Conseil européen Herman Van Rompuy, avant de se rendre au Parlement européen pour un discours très attendu.

Le lendemain c'est au tour du Premier ministre belge Yves Leterme d'accueillir l'américain.

Texte : Zoé de York Photos : © Zoé de York

« Tout a changé depuis 1985 et une beauté terrible est née » a déclaré Joseph Biden, citant le poète irlandais William Butler Yeats, devant les eurodéputés ce jeudi 6 mai. Le seul dignitaire américain ayant bénéficié d’une telle tribune au Parlement européen a été le Président Ronald Reagan en 1985. Le Vice-président a assuré les députés que « l’Amérique est à nouveau à l’écoute ».

Tout comme Barak Obama, Joe Biden a souligné que l’administration américaine a besoin d’une Union européenne forte « parce que c’est un partenaire encore plus fort pour les États-Unis. » Il s’est employé à retracer les accomplissements communs, assenant : « ensemble, il n’y a pratiquement rien que nous ne puissions réaliser ». Aux « sceptiques » qui doutent de la relation transatlantique, le Vice-président a tenu à répondre : « même si les États-Unis et les nations que vous (les eurodéputés, NDLR) représentez n’étaient pas unis par les mêmes valeurs et un héritage commun, nos intérêts mondiaux à eux seuls nous lieraient inextricablement. »

Le Vice-président a par la suite abordé les sujets importants du moment : la guerre en Afghanistan, l’Iran, la fermeture de la prison de Guantanamo, la lutte contre le réchauffement climatique. Il a également abordé la question sensible des accords transatlantiques sur la communication de données de transferts interbancaires, dit SWIFT: « cette semaine encore, nous avons appréhendé un suspect dans la tentative d’attaque à la bombe de Times Square à New York en utilisant les données des passagers, alors qu’il tentait de fuir le pays. », a déclaré Joe Biden en se référant à l’attentat manqué à Times Square.

Joe Biden a conclu son adresse en réaffirmant le soutien de son pays aux Européens, avant de se faire acclamer lors d'une standing ovation.

Le dégel des relations UE-USA

Pourtant tous n’ont pas toujours été convaincu par ses propos « on a encore beaucoup de chemin à faire, a déclaré la Vice-présidente du Parlement européen Isabelle Durant (Verts-ALE, Belgique) à Cafebabel Bruxelles, on sent bien qu’on marche encore sur des œufs pour ce qui concerne le terrorisme, mais en même temps je suis contente qu’il soit là et je me réjouis de cette reprise d’un dialogue qui était fort difficile, voire impossible avec l’administration Bush. »

Après son alocution, M. Biden a assisté à la Conférence des Présidents qui réunit le Président du Parlement européen et les Présidents des groupes politiques. Pour l’ancien Président du Parlement européen Hans-Gert Pöttering (PPE, Allemagne), interrogé par nos soins : « c’est une bonne occasion pour avoir un échange avec le Vice-président Biden ». Un signe positif de plus envoyé par l'administration Obama, alors que le Président avait refusé de se rendre au dernier sommet transatlantique en date.

Martin Shulz (S&D, Allemagne) a ajouté qu’il espère que cette visite soit « une rencontre préliminaire à la visite du Président des États-Unis ».

Bruxelles, l’autre capitale du Monde Libre

Le Vice-Président Joe Biden avait rencontré plus tôt dans la matinée le secrétaire général de l’OTAN Anders Fogh Rasmussen. Il a d’ailleurs précisé devant le Parlement européen : « certains politiciens et journalistes américains parlent de Washington D.C. comme la capitale du Monde Libre. Mais il me semble que cette ville merveilleuse qui sert de capitale à la Belgique, qui accueille l’Union européenne et le Quartier Général de l’OTAN, cette ville mérite ce titre également. »

Le 7 mai, Joe Biden s’est finalement entretenu avec le Premier ministre belge Yves Leterme, visiblement amusé par le service de sécurité américain. Le ministre des Affaires étrangères Steven Vanackere et le ministre de la Défense Nationale Pieter De Crem ont également pris part à cette rencontre. Les délégations ont discuté « de la situation économique et financière, de l’Afghanistan, de l’accord avec concernant la communication de données de transferts interbancaires » et de politique étrangère a indiqué un communiqué du Premier ministre. Le Vice-président américain a ensuite quitté la capitale belge pour se rendre à Madrid.

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