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Le Dilemme de la Start-up : se lancer ou ne pas se lancer, là est la question

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Elodie Veysseyre

Il semble que depuis des années, la culture start-up soit focalisée sur des activités basées dans des pays anglo-saxon, laissant très peu de place aux success-stories en Europe.

Notre dernière série "In Focus" nous a permis de faire nos bagages et de partir à la rencontre des pôles de start-up les plus dynamiques, et des entrepreneurs basés dans toute l'Europe. Ce mois-ci, nous allons partir à la découverte de ces différents territoires, avec un point de vue inédit, celui des start-ups, qui nous expliqueront les hauts et les bas de la création d'une société, et du lancement d'une activité dans leur ville. Elles nous confieront leurs conseils à l'attention de quiconque souhaiterait relocaliser son activité.

D'après le European Digital City Index 2016 (un index qui recense et classe les villes européennes en fonction du soutien qu'elles apportent ou non à la création d'activités digitales, ndlr), Londres domine le classement, parmi 60 autres villes citées. Le top 10 se compose de Stockholm, Amsterdam, Helsinki, Paris, Berlin, Copenhague, Dublin, Barcelone et Vienne.

L'Union Européenne a lancé un fonds de capital-risque de 400 millions d'euros, destiné à aider les start-ups régionales à grandir, et à augmenter leur nombre, en forte baisse par rapport à celles existant aux Etats-Unis.

L'UE fournira 25% du capital, et invite des investisseurs privés à tripler la mise, ce qui devrait permettre au total un financement de 1,6 milliards d'euros, a annoncé Carlos Moedas, Commissaire Européen pour la recherche, la science et l'innovation, lors du Sommet Web qui s'est tenu à Lisbonne, une ville emblématique pour les start-ups spécialisées dans les technologies.  

"En Europe, nous avons un problème : les sociétés sont créées ici, mais sont ensuite rachetées par des fonds du monde entier," a déclaré Moedas aux journalistes. "L'idée est donc de créer un fonds pour permettre à ces sociétés d'être créées en Europe, et d'y rester."

Moedas a précisé qu'il n'y avait pas de pénurie de nouvelles sociétés en Europe, mais un problème pour les développer et pour financer leur croissance après leur lancement. 

La Commission Européenne invite les candidats au financement à déposer leur candidature pour mener le nouveau fond de capital-risque avant le 31 janvier 2017.

La France et l'Allemagne ont déja annoncé qu'elles prévoyaient un financement d'un milliard d'euros pour soutenir les start-ups, avec la volonté de stimuler l'économie digitale, et de l'aider à réduire l'écart avec les Etats-Unis.

Lors de la seconde conférence franco-allemande sur le digital, le Président François Hollande et la Chancellière Angela Merkel, appuyés par leurs ministres, ont plaidé pour une transformation conjointe de leurs économies. 

"Nous voulons créer une économie digitale à très grande échelle en Europe," a annoncé Hollande. "Nous devons être des pionners, Allemagne et France, des pionniers du digital."

Quelques annonces concrètes ont également été faites.

"La croissance du capital est encore quelque chose qui nous fait défaut," a déclaré le Ministre de l'Economie allemand Sigmar Gabriel, par comparaison à la facilité existante aux Etats-Unis pour obtenir des financements. 

Le Ministre des Finances français Michel Sapin a de son côté indiqué que les financements comprendraient des aides de la part des pays européens et du secteur privé. 

Ils ont ensuite pointé du doigt l'importance du développement de la coopération en matière de cyber-sécurité, notamment pour les services de "cloud", qui sont cruciaux pour les petites entreprises.

Berlin a fait de nombreux efforts pour tenter d'attirer les start-ups, et d'après les autorités, 1 emploi sur 8 dans cette ville est crée dans le secteur du digital.

Problematic cities to have a startup

LONDRES

Les mauvais côtés

  • Concurrence très rude : les grandes entreprises, les start-ups et les multinationales hors du secteur se disputent les mêmes talents, ce qui tend à faire augmenter très rapidement les salaires

  • Pénurie de bureaux disponibles : les incubateurs et les espaces de co-working voient leur offre bien inférieur à la demande, et les enteprises en pleine croissance ont beaucoup de mal à trouver de plus grands espaces pour s'installer. 

 Le pire

  • Le coût de la vie : le plus élevé d'Europe

  • Le vacarme: un nombre important de rassemblements, et de centres à Londres, qui n'apportent pas vraiment de plus-value 

STOCKHOLM

Les mauvais côtés

  • La famille passe souvent avant tout le reste, ce qui est très bien, mais il est important de noter que les Suédois n'aiment généralement pas trop travailler en dehors des horaires de travail "normaux". 

  • Les périodes de vacances d'été très longues, ce qui provoque parfois des ralentissements, sans rien qui puisse être fait pendant près de 10 semaines. 

  • Un nombre limité d'investisseurs majeurs, et à peine plus d'investisseurs prêts à investir dans un capital d'amorçage. 

  • Beaucoup de talents sont monopolisés par des sociétés de conseil et des institutions financières aux moyens financiers très importants. 

Le pire

  • Les avantages pour les financements de start-ups, notamment pour les aides à l'amorçage, sont très bas, ce qui donne beaucoup de mal aux fondateurs pour chercher des investisseurs

  • Partout en Europe, fleurissent des centres dédiés, des espaces de co-working, des incubateurs, etc. alors qu'il a fallu très longtemps à Stockholm pour ouvrir ses premiers (SUP46, par exemple, a été crée l'an dernier seulement). 

  • La communauté "tech" n'est pas très soudée, et il existe de fortes disparités entre les entrepreneurs (notamment entre les jeunes et les plus âgés), entre les secteurs et entre les différents "points d'entrée" des start-ups. 

  • Absence d'aides financières de la part du gouvernement 

  • Mauvais environnement fiscal

BERLIN

Les mauvais côtés

  • La concurrence est très rude pour obtenir les meilleurs, surtout dans le management senior ou technique, notamment pour des sociétés comme Rocket Internet et Zalando 

  • Certaines start-ups très côtées en Allemagne ont fini par être rachetées pour des prix plutôt dérisoires (par exemple, Gidsy, Amen, Moped, JustBook, etc.), ce qui pousse les observateurs à se demander s'il y aura vraiment un jour de vraies réussites. 

  • Comme l'entreprenariat et "monter sa start-up" est à la mode, de nombreuses start-ups quittent l'Allemagne, partant du principe (vrai ou pas) que les sociétés allemandes sont douées pour copier des activités qui ont marché ailleurs 

  • La scène des investisseurs locaux est encore en développement, et loin d'être "mature" 

  • Déconnexion entre les grandes sociétés du secteur digital comme SAP, Siemens, Deutsche Telekom, et le monde des start-ups, même si c'est en train d'évoluer rapidement

 Le pire

  • Des concentrations déconnectées, et une concurrence perceptible entre les villes allemandes , qui entrave la collaboration et le partage de connaissances entre les régions. 

  • Un niveau élevé de bureaucratie, et de formalités administratives, qui ralentit parfois le développement des start-ups. 

  • Peu de battage médiatique en faveur des start-ups, ce qui n'est pas exclusif à l'Allemagne

  • Le préjugé selon lequel Berlin pourrait être une ville trop portée sur le divertissement

Translated from The Startup Dilemma - To Start or Not to Start?