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Le Chili a élu un nouveau président de la république.

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Piola

Moi, je suis en Europe, et j’aurais donné cher pour être sur place et vivre ça en vrai.

L’élection a été peu commentée par la presse internationale, car le terrible tremblement de terre haïtien faisait les gros titres au même moment. Mais c’est une énorme nouvelle.

Alors que les médias européens adoraient théoriser sur « la vague gauchiste » emportant l’Amérique Latine, le Chili prend un gros virage.

Piñera est un homme d’affaires milliardaire de droite. On le compare souvent à Berlusconi, rapport à son bronzage permanent, son sourire lifté et ses gros business. Par exemple, il possède une bonne partie de LAN Chile (la compagnie aérienne principale du pays), ainsi que la chaîne de télé Chilevision et le club de foot de Colo-Colo. Comme dit ma copine Molly, Piñera est la "quintessence du nouveau Chilien". L’épitome de la "modernité" et de la "réussite" - ou de ce que de nombreux chiliens, charmés par tant de charisme, de fortune et de "succès", considèrent comme tel.

Piñera m’inspire antipathie et méfiance. Mais bon. Il a été élu de façon juste, transparente et calme – rien à dire, bravo. 51.6% des votants le veulent à la tête du pays, et le candidat d’en face (l’ancien président chrétien-démocrate Eduardo Frei), c’était un peu une blague usée. Dommage pour la gauche ; les chiliens sont fans de Michelle Bachelet, qui termine son mandat en mars. Si la constitution lui avait permis de se présenter à nouveau, elle aurait probablement été réélue.

Marina, mon esthéticienne chilienne chérie, aimait parler de politique en pleine épilation. Elle me demandait souvent de lui raconter "comment ça marchait en Europe". Marina avait prédit que la gauche ferait un score médiocre au premier tour, la faute à 20 années lassantes au pouvoir. Mais elle était convaincue que ses compatriotes n’éliraient pas Piñera au second tour. Pas un bonhomme allié à un parti ami-ami de la dictature de Pinochet. "La gauche n’est peut-être pas parfaite, mais on croit en la démocratie. On a été marqué par la peur, la torture et la mort," m’expliquait-elle.

Marina avait tort. C’étaient les premières élections présidentielles depuis la mort de Pinochet en 2006 ; c’est sans doute plus acceptable de se revendiquer de droite maintenant que le fantôme du dictateur ne rôde plus. Malgré ses 20 ans de gouvernement de centre-gauche, j’ai toujours senti que la société chilienne avait le cœur bien à droite. Ben voilà.

Image: Sebastián Piñera par Diego Sepúlveda

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