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L’âpre bataille du budget se poursuit…

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Bruxelles

Par Edgar Makanga À peine le budget 2011 adopté par le Parlement européen, se pose déjà la question du futur budget pluriannuel de l’UE (2014-2020). Ainsi, David Cameron est monté au créneau ce vendredi pour constituer un front en faveur du plafonnement de ce budget, et ce, dès 2012. Le Premier ministre britannique s’est déjà notamment assuré le soutien de la France et de l’Allemagne.

Demain (samedi, ndlr), David Cameron publiera un texte retraçant les desseins de ce trio de poids. L’objectif du leader des Torries est d’obtenir le gel du budget européen, et ce, dès 2012. Concrètement, à partir de cette date, seul le taux d’inflation pourrait déterminer une éventuelle augmentation du budget. « Tous les pays en Europe se serrent la ceinture pour faire face à leurs déficits. L'Europe ne peut y échapper elle non plus », a argumenté l’actuel résident du 10 Downing Street. Ce dernier peut s’enorgueillir des soutiens de Nicolas Sarkozy et d’Angela Merkel, scellant ainsi un redoutable axe Londres – Paris – Berlin. D’autres États membres devraient également joindre leur aval à cette proposition. Selon certaines sources, les Pays-Bas et la Finlande devraient apposer leur signature au texte. L’Italie, en revanche, hésiterait encore.

La réaction du Parlement européen, colégislateur en matière budgétaire, ne s’est pas fait attendre. « Le Parlement européen s'y opposera », clamait à l’AFP Martin Schulz, chef du groupe Socialistes et Démocrates dans l’hémicycle, qualifiant également la proposition de David Cameron de « provocation ». Le futur président de l’assemblée strasbourgeoise a également épinglé, à juste titre, les demandes de Paris de maintien des dépenses agricoles. De même, les souhaits de Berlin en matière d’investissements pour Iter (le projet de réacteur nucléaire expérimental), Galileo (le système européen de navigation par satellite) et le service d’action extérieure. Et sans parler du rabais britannique sur le budget.

« Si on ne baisse pas les dépenses pour l'agriculture, si on augmente les dépenses pour des projets comme Iter et Galileo et si on ajoute 7.000 fonctionnaires en plus dans le service d'action extérieure, on ne peut que réduire les dépenses pour la cohésion », s’indigne le leader allemand des socialistes européens. Par conséquent, ce texte affaiblirait les régions les plus défavorisées d’Europe. Les pays de l’ancien bloc de l’est, la Pologne et la République Tchèque en tête, craignent d’être les principales victimes des prochains budgets… « Je souhaite beaucoup de plaisir à M. Cameron, car au Parlement européen, il y a une large majorité contre une telle approche. Il n'a aucune chance », souriait Martin Schulz.

Soulignons que même si le Parlement européen est libre d’amender, de voter ou de refuser un budget, il n’est pas dans l’intérêt de l’institution de renvoyer aux calendes grecques le vote d’un budget. Car le Parlement, souvent demandeur d’une augmentation des dépenses, les verrait stagner. De plus, ce sont les États membres qui, in fine, contribuent au montant du budget. Et cela, David Cameron ne l’ignore pas. Les pourparlers sur le budget à long terme ne débuteront pas avant juin 2011, moment où la Commission aura présenté ses propositions en la matière.