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L’ imagination au pouvoir ou la fantasie de la culture polonaise

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Bruxelles

Par Christophe Cung Les couloirs quelque peu sinueux du musée Bozar (Palais des Beaux-Arts) sont comme un dédale, à la limite d’un labyrinthe. Un environnement idéal pour monter une exposition non itinérante très attendue parmi les amateurs d’ art moderne: “the Power of Fantasy”, autrement dit la découverte d’oeuvres inédites d’ artistes contemporains de Pologne.

Des visiteurs de tous horizons écoutent avec attention l’une des curatrices du projet. Les commentaires de cette érudite en la matière ne cessent d’ attiser leur curiosité. Elle explique que l’anthologie consacrée à l’art polonais durant les vingt dernières années compte plus de 200 oeuvres parmi lesquelles des peintures, installations, vidéos, dessins et reproductions, bref un pot-pourri qui se révèle être un regard anthropologique sur le pays.

L visiteurs empruntent un parcours divisé en thèmes avec en guise de fil conducteur une tentative de représenter l’ identité de la nation. Les créations traitent de l’ Histoire, de la conscience morale et de…la folie.

Une imagination débordante

Ainsi, il est surprenant d’ apprendre que l’automobile FIAT polonaise, représentait l’ unique véhicule accessible pour la plupart des concitoyens. Ceux-ci devaient obligatoirement se mettre sur des listes d’ attente dans l’ espoir un jour d’en conduire une. Cet icône récupéré est associé à une machine à coudre, il s’ en dégage une impression surréaliste. Plus loin, une performance choc nous fait réfléchir sur le spectre de la Shoha. Ensuite, d’ un film vidéo se dégage une étrange sensation: des cadres d’entreprise portent des masques et jouent à la guerre à la périphérie de Varsovie.

Les artistes sélectionnés, parmi lesquels Miroslaw Balka, Monika Sosnowska et Wilhem Sasnal, sont tous nés sous le joug d’ un régime autoritaire. Ils ont grandi dans un contexte où la censure était monnaie courante. Ensuite, les événements liés au syndicat Solidarnosc et la chute du mur de Berlin en 1989 ont représenté une opportunité pour défier (artistiquement) la réalité, montrant soudainement et parfois amèrement l’ évolution de la société polonaise.

Un renouveau de création contemporaine

Si pendant longtemps le régime excluait la possibilité d’exposer publiquement un autre type de représentation, suivant la pensée unique du “réalisme socialiste”, en définitive éclectisme artistique de “the Power of Fantasy” est remarquable.

A Bruxelles, si la Pologne, également considérée comme occupant le coeur de l’Europe est plus que jamais sous les feux de l’ actualité, l’ originalité de ses artistes modernes ne cesse de surprendre. Le riche programme culturel se poursuit cet automne afin de continuer de nourrir nos nécessités émotionnelles.

Merci à l'association Mouvement Européen Belgique de nous avoir fait découvrir cette exposition.