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Juncker et la crise de l'UE : faites entrer les accusés

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Politique

Dans le discours sur l'état de l'Union qu'il a prononcé mercredi, le chef de la Commission Jean-Claude Juncker a reproché aux États membres un manque de solidarité. Après le vote du Brexit, l'UE traverse une « crise existentielle », a-t-il déclaré devant le Parlement européen à Strasbourg. 

Danemark - Jyllands-Posten : un Jean-Claude dur 

Juncker n’a pas mâché ses mots quant à la gravité de la situation, se félicite Jyllands-Posten : « L’état des lieux a révélé ce qui faisait la force et la faiblesse de l’UE. Il a permis de constater que si les États membres de l’UE n’étaient pas d’accord, leur union ne leur conférait aucune force. Beaucoup s’accordent à dire que la solution à la crise des réfugiés n’est pas du ressort des États membres pris individuellement, mais ceux-ci ont du mal à se mettre d’accord sur les compétences à confier à l’UE. Si beaucoup partagent la conviction qu'optimiser le marché unique pour le rendre plus opérant crée des emplois et stimule la compétitivité, la libre circulation des personnes, inhérente au marché unique, est en revanche un thème controversé dans beaucoup de pays de l'UE. (…) Juncker n’a pas nié la crise. Cet aveu est la condition préalable indispensable si l’on veut trouver une solution ». (Article publié le 15/09/2016)

Allemagne - Frankfurter Rundschau : l'UE s'échappe une fois de plus

Juncker a rejeté sur les États membres la responsabilité du piètre état de l’UE, une accusation que Frankfurter Rundschau juge trop facile : « Ceux qui s’attendaient à ce que Juncker reconnaisse ses propres erreurs ou celles de la Commission au lieu de montrer les autres du doigt auront été déçus. Il aurait été bien plus important de dire quelle serait dorénavant l’orientation de l’UE. Il aurait donc pu avouer que ces dernières années, la Commission a trop peu veillé à équilibrer sa politique économique au sein de l’Europe, raison pour laquelle l’UE chercherait désormais à poursuivre le développement de l’Union monétaire. Juncker n’a pas non plus proposé de feuille de route pour sortir de la crise des réfugiés. Il a préféré jeter la pierre aux États membres. A l’avenir, il devra élaborer des solutions avec eux et non pas sans eux. Si ça n'est pas encore le cas aujourd'hui, ça le sera peut-être demain ». (Article du 15/09/2016)

Belgique - De Tidj : ensemble, c'est tout 

Il faut d'abord que les États-nations retrouvent la confiance de leurs électeurs avant de réfléchir à l'échelle de l'Europe, argumente De Tijd : « D’une part, on reproche son impuissance à l’UE, notamment vis-à-vis des décisions en politique migratoire. D’autre part, on critique l’UE pour se comporter en super État qui s’arroge le pouvoir de manière non démocratique. (…) La réponse à cette critique contradictoire est elle aussi nécessairement contradictoire. L’Union européenne doit regagner la confiance des parlements nationaux des États membres. C’est la condition indispensable si l'on veut glaner des résultats ici et là, et renouer avec la légitimité. Cela ne réussira que si l’on décide avec pragmatisme sur quels dossiers le consensus politique et le progrès sont possibles, et sur lesquels ils sont impossibles. La politique migratoire ne peut véritablement reprendre son cours que si l’on fait machine arrière et que chaque pays est libre de décider le nombre de demandeurs d’asile qu'il souhaite accueillir. Ceci pourrait peut-être relancer une politique européenne ». (Article du 15/09/2016)

Grèce - Naftemporiki : désunis, c'est sûr 

Naftemporiki n'est pas très optimiste quant à la capacité de l’Union européenne à trouver un terrain d’entente sur les grandes questions : « Lors de sommets précédents, les États membres de l’UE avaient décidé que les défis actuels – de la crise des réfugiés à la stabilité financière en passant par la lutte contre le terrorisme et contre l’évasion fiscale – appelaient des mesures communes et des solutions homogènes. (…) Or dans les faits, c’est tout le contraire que l’on constate. On érige des frontières, on abolit de facto les accords de Schengen. Dans la lutte contre le terrorisme, bien que l'on parle beaucoup d’une intensification de la collaboration et d’un échange d’informations, selon Europol, il ne s’est pas passé grand chose. (…) Les décisions importantes pour l’Union ne bénéficient pas d’une grande marge de manœuvre. Les gouvernements ne devraient pas perdre de vue ce que Monsieur Juncker a souligné : l’histoire ne se rappellera pas leur noms. Elle se souviendra de leur détermination ou leurs erreurs ». (Article 19/09/2016)

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Cet article est publié en partenariat avec euro|topics

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Translated from Juncker zur Lage der EU: Was nicht ist, kann noch werden?