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Journée mondiale : les femmes s'organisent en Europe

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Jane Mery

SociétéPolitique

Egaliser, par le haut, les lois qui protégent les femmes dans l’UE : une idée enthousiasmante, une évidence même, que des militantes soutiennent au travers l’Europe.

L’idée fait son chemin. Depuis quelques années, une trentaine de militantes de l’association française Choisir la cause des femmes potassent des textes de loi dans toutes les langues de l’Union européenne, et démarchent leurs consoeurs féministes pour faire porter leur projet dans chaque pays. Les politiciens aussi les ont rencontrées. Car de juristes, sociologues ou profs, elles enfilent aussi le costume de lobbyiste pour faire valoir leur cause dans les arcanes du pouvoir.

L’Espagne, un exemple contre les violences faites aux femmes

Réaliste mais ambitieuse : la Clause de l’Européenne la plus favorisée, c’est le nom donné à cette idée, qui est née en France et se baladent en Europe, emportant déjà l’adhésion autour d’elle : « Il s’agit de prendre, dans le droit des différents Etats-membres les dispositions les plus favorables aux femmes pour en faire le socle de la législation européenne, une sorte de bouquet législatif qui serait offert à chaque Européenne », explique l’association fondée, notamment, par Gisèle Halimi et Simone de Beauvoir, en 1971.

La crème de la crème : ces textes de lois brossent tous les domaines fondamentaux du droit des femmes. Ils ont été votés et ratifiés par des assemblées parlementaires en Lettonie, Espagne ou Suéde. Et sont désormais compilés dans un livre, édité au printemps 2008 : « La loi cadre espagnole prend mieux en charge la lutte contre les violences faites aux femmes, dévoile Violaine Lucas, la coordinatrice de ce projet, également prof de français, son approche est concertée entre différents ministères, la justice, l’intérieur, le logement ou la santé. Le Pays-Bas est un modèle historique en matière de choix de donner la vie, poursuit-elle, tous les contraceptifs y sont remboursés par la sécurité sociale. »

Une Europe humaine, pas seulement économique

Pour les militantes de Choisir la cause des femmes, l’Europe est un tremplin et le droit des femmes, le levier d’action. « Il faut faire autre chose de la construction européenne que cette massue économique », estime Violaine Lucas. Après le charbon et l’acier, l’euro, la circulation des biens et des personnes, l’abolition de la peine de mort, l’association espère voir l’Europe sous un jour plus humaniste : « L’Union européenne porte aussi de belles valeurs. Il faut continuer dans cette voie-là. »

Mais comment faire ? Lancée en 2005, cette Clause de l’Européenne la plus favorisée doit pouvoir être légalement mise en œuvre dans tous les pays de l’Union européenne. Une mission difficile : chaque Etat est maître de son droit. « Soit le Parlement européen prend l’initiative d’une loi qu’il soumet à la Commission européenne, celle-ci la formule dans une directive qui est ensuite discutée au Parlement avant d’être votée. Soit l’initiative vient directement de la Commission européenne qui soumet une directive au Parlement », a expliqué aux militantes Francis Wurtz, député européen de la gauche unitaire européenne.

« Tout dépendra de notre capacité à convaincre et à emporter l’enthousiasme autour de cette idée », poursuit Violaine Lucas. La feuille de route des militantes suit celle de l’égalité entre hommes et femmes, à la Commission, un programme établi jusqu’en 2010. « Entre le fort et le faible, c’est la liberté qui opprime et la loi qui libère », lance Gisèle Halimi, avocate de profession. « Cette idée a l’air d’une utopie, conclut Violaine Lucas, mais le droit existe pour la concrétiser. Alors on continue le combat. »

Le livre de l’association Choisir la cause des femmes sera édité au printemps 2008, aux Editions de Femmes

Vous pouvez aussi découvrir le blog intitulé pour en savoir plus sur la la plus favorisée.

Europe des femmesclause de l'Européenne

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