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Il y a du Moore dans l'air...

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Translation by:

Samy Oubouaziz

Il est de retour. Ce vieillard mal fagoté, aux allures de quinquagénaire ménopausée est de retour sur les écrans pour nous exposer un programme libéral divertissant et décomplexé.

Cette fois c'est avec le film "Where to Invade Next" ? 

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, ce n'est pas un film sur la guerre, c'est un film portant sur les grandes idées à travers le monde que Moore voudrait appliquer aux États-Unis. Des idées telles que : l'éducation supérieure gratuite pour tous, avoir une femme à la tête du pays, et la mise en valeur du fromage français dans les cantines scolaires.

On ne devrait jamais aller voir un film de Moore en espérant y trouver une vision totalement subjective sur un sujet. Il est venu prêcher, et c'est bel et bien ce qu'il fait. En un peu moins de deux heures, on passe de pays en pays, dans lesquels Moore a isolé, à chaque fois, une composante qui, selon lui, vient contrecarrer un dogme américain. On ne s'étonnera pas de constater que toutes ces idées correspondent à celles qui font battre le coeur des partisans de Bernie Sanders (Moore n'a pas pu résister à l'envie d'ajouter un hôpital public dédié aux avortements dans la liste).

Comme pour la plupart des sermons, celui-ci s'adresse plutôt aux convertis. On imagine donc facilement toute la Nouvelle Angleterre acquiescant à l'unisson, attablée devant leur tofurkey. Il est peu probable que des conservateurs aient une véritable révélation en regardant le film, brisent les liens qui les retiennent captifs de leurs What Would Jesus Do, ou adhèrent totalement aux doctrines Mooriennes. Ce n'est pas parce que ce qu'il dit n'est pas vrai, mais bien parce que les esprits étroits sont rarement influencés par les films comme celui-ci.

Le long-métrage parvient tout de même à accomplir quelque chose d'admirable. Il réussira peut être à ouvrir une brèche dans l'esprit des américains, les exposant ainsi à l'idée qu'il existe dans le monde d'excellents concepts dont l'Amérique pourrait, de facto, tirer des leçons. Ce film pourrait également encourager les 64 % d'américains qui n'ont pas de passeport àréaliser que, bien que les États-Unis puissent demeurer la « plus grande nation du monde »,  celle-ci aurait encore à apprendre une chose ou deux en matière d'éducation, de réhabilitation d'anciens détenus ou encore de nutrition à l'école.

Moore reconnait cependant que les pays qu'il visite ont d'autres problèmes mais, à cela, il répond : « Je suis ici pour cueillir les fleurs, pas le chiendent ». Ses métaphores florales sont souvent hilarantes, mais aussi lancinantes, par moments.

Sa comparaison entre les systèmes carcéraux américains et finlandais figure parmi l'un des moments les plus poignants du film. Il souligne avec élégance que le les lois portant sur la drogue aux États-Unis sont utilisées pour emprisonner les populations afro-américaines et les priver sommairement leur droit de vote. A cela, Moore ajoutera des remarques très prosaïques concernant la mémoire collective de leurs génocides, surtout lorsqu'ils sont comparés aux remords qu'éprouvent le peuple allemand envers les siens.

Si vous appartenez au parterre pour lequel prêche Moore habituellement, alors vous allez adorer ce film. Si non … God bless America et God bless Donald Trump.

Translated from Moore love to go around