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Il n'y a pas que la RAI qui lui aille

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Bruxelles

par Pierre Fagnart L'habit ne fait pas le moine. En croisant Barbara Matera dans les couloirs des institutions européennes, peu imaginent qu'elle y représente ses concitoyens. Sculpturale, la jeune italienne a quitté les podiums et les plateaux de télévision pour les bancs du Parti Populaire Européen. Portrait. Les cheveux châtains, mi-longs; les yeux vert profond et un sourire étincelant.

L'élue est féline, et se meut avec grâce. Nous sommes le 25 novembre, journée internationale contre les violences faites aux femmes. À cette occasion, les réseaux sociaux ont appelé à une « journée de la jupe », comme un symbole. Vêtue d'une élégante robe bleue, Barbara Matera ne contrevient pas à la règle. « J'ai participé à l'organisation du premier G8 des femmes, explique-t-elle, qui se tenait à Bruxelles et à Rome. À cette occasion, j'avais persuadé mes collègues de porter un bracelet blanc ». Car la lutte pour l'égalité des sexes est une véritable préoccupation pour la députée, vice-présidente de la commission des Droits de la femme et de l'Egalité des genres.

Loin des lieux communs, Barbara Matera n'a pas suivi un parcours classique avant d'intégrer l'hémicycle européen. Née il y a 28 ans dans un petit village des Pouilles, elle quitte le domicile familial pour étudier les sciences de l'éducation à Rome. La jeune fille veut s'assumer et accumule les petits boulots dans le monde du spectacle. En 2000, elle atteint la finale régionale du concours de beauté Miss Italie. Petit à petit, la belle se fait un nom dans l'audiovisuel, comme speakerine pour la chaîne publique italienne. Jusqu'en 2007, elle officiera sur la RAI, tout en tournant dans des téléfilms dramatiques à succès, ainsi que dans un long métrage: Ma che colpa abbiamo noi.

Malgré ce curriculum atypique, son engagement politique ne date pour autant pas d'hier. Dès 1994, Barbara Matera milite au sein du parti du Cavaliere Berlusconi: Forza Italia (parti qui fusionnera en 2009 avec l'Alliance Nationale pour créer le Peuple des Libertés, ndlr). En 2008, soucieux de rajeunir ses cadres et son image, le parti lui propose de se présenter aux élections législatives italiennes. « Mais je voulais terminer mes études, et j'ai donc décliné cette proposition. L'offre s'est représentée un an plus tard, lors des élections du Parlement européen. Et là, j'ai saisi l'opportunité de changer de vie. » La députée le confesse. Avant d'intégrer les institutions, elle n'aurait pas revendiqué de vocation européenne. Mais aujourd'hui, 18 mois après avoir entamé son mandat, le doute ne pèse plus. La jeune femme est heureuse, et à sa place.

Un dicton populaire dit que l'occasion fait le larron. En l'occurrence, c'est la charge institutionnelle qui a changé Barbara Matera. Et rares sont ceux qui s'en plaindront.

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