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Horst Schlämmer débarque - Yes, week-end

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Berlin

L'épisode II du blog Electorallemand, sur le site du magazine L'Express, s'intéresse à la campagne électorale allemande et à ses à-côtés. L'occasion de se plonger dans cet intense exercice de politique. Les grosses lunettes, la moustache défraîchie, la coupe vokuhila, Horst Schlämmer est un mélange de l'inspecteur Derrick, Raphaël Mezrahi et de Coluche.

Cela ne l'empêche pas grâce à son film "Isch kandidiere" - Che chuis candidat" de jouer les poils à gratter de la campagne électorale allemande.

Qu'on se rassure (ou pas) : Horst Schlämmer n'existe pas vraiment. Il s'agit d'un personnage inventé par le comédien Hape Kerkeling, figure principale du film "Isch kandidiere" qui vient de sortir sur les écrans allemands. Dans ce film, Schlämmer et son look improbable, rédacteur en chef adjoint du journal local Grevenboicher Tagblatt, décide de libérer le tigre qui est en lui et de candidater à la chancellerie. Il crée son propre parti - Horst Schlämmer Partei, faisons dans le facile - et se lance moustache en avant vers Berlin. Mots d'ordre de l'HSP : "Yes week-end" ou "Ce que les autres n'arrivent pas à faire, moi aussi".

Une Carla Bruni allemande

Evidemment, comme ce film est un des évènements de la campagne, je suis allé le voir. Horst Schlämmer a des petits airs de Raphaël Mezrahi (voire de loin avec Sacha Baron Cohen) avec ses faux interviews avec de vrais personnages politiques, comme Cem Özdemir (président des Verts) ou Jürgen Rüttgers (ministre-président de Rhénanie du Nord-Westphalie).

Les spectateurs français apprécieront certainement le personnage d'Alexandra Kamp, fascinée par l'érotisme du pouvoir dans une référence pas cachée du tout à Carla Bruni. La scène d'enregistrement d'hymne de campagne avec le rappeur Bushido vaut également le détour. Mais la répétition des mêmes gags lasse un peu et les imitations d'hommes (et femmes) politiques n'apportent pas grand chose.

Faux candidat - vrai débat

Le film a quoi qu'il en soit le mérite de faire parler de lui et de détonner dans la campagne électorale allemande. Un sondage du réputé institut Forsa explique que 18% des personnes interrogées n'exclueraient pas de voter Horst Schlämmer. Ce genre de sondage rappelle la candidature - pas fictive celle-là - de Coluche en France lors des présidentielles de 1981.Plus que le film en lui-même, l'intérêt du personnage Horst Schlämmer est de pointer du doigt les travers d'une campagne électorale et d'ouvrir le débat sur la frontière étroite entre politique et satire.

Pour suivre le blog Electorallemand : http://blogs.lexpress.fr/electorallemand/